Depuis quelques jours déjà, comme vous l’avez sans doute remarqué, les premiers flocons de neige ont commencé à tomber. Les ruelles londoniennes sont ainsi vêtues d’un manteau blanc et de douces odeurs de chocolat chaud enivrent les rues commerçantes. En ce début de mois de décembre, les plus courageux et méthodiques avaient déjà déniché tous leurs cadeaux… mais d’autres devaient, quant à eux, faire face aux ruelles bondées de sorciers. Ceux-ci étaient tous plus pressés les uns que les autres, mais pourquoi s’empressaient-ils me direz-vous ? Sans doute pour trouver un cadeau pour leur grande tante éloignée au troisième degré qu’ils ne voyaient qu’une fois par an. La vision de ces individus tous plus happés par la frénésie du magasinage et des préparatifs festivals fait divaguer mes pensées à cette époque que j’avais connue enfant. Pour les fêtes, j’étais invité chez une cousine éloignée avec qui j’avais fait ma scolarité à Poudlard.

Curieux, j’avais accepté cette invitation dans l’unique optique de me documenter quant aux nouvelles façons de fêter Noël. En effet, j’avais entendu dire que les coutumes avaient changé et il me tardait d’en apprendre davantage sur cette nouvelle génération qui fête étrangement Noël. 

Arrivé sur le seuil d’entrée, je fais maintenant face à une porte dénuée de guirlandes. J’avais l’impression de me retrouver, moi toujours vêtu, sur une plage nudiste : c’est-à-dire un peu troublé. La fête ne semblait pas au rendez-vous. Où étaient donc passées ces couronnes faites de branches de sapin ornées d’un flot rouge ? La douce odeur des baies rouges, qui agrémentaient ces couronnes, ne s’inhalait plus. Seules les odeurs de chats mouillés, accentuées par la brise hivernale, venaient chatouiller mon nez. Les moldus ne pouvaient-ils pas laver leurs affreuses boules de poils ? Sans plus attendre, je me permis d’appuyer sur la sonnette et mis mon plus beau chapeau de Noël.

La poignée tourna et la porte s’ouvra. Après avoir passé le seuil de la porte, je fis quelques pas pour arriver dans son salon. La petite famille était attablée, prêts à dîner tel un quelconque soir de semaine. En scrutant les alentours mes yeux s’arrêtèrent alors au pied de leur pseudo sapin. Où étaient les biscuits pour le Père Noël ? Où étaient les carottes pour les rênes… 

- Bonjour à tous, ici le Père Noël ! m’exclamai-je. 
- Non non ! Il ne faut pas dire ça ! Ici, nous suivons la tendance #SantaIsntReal. Ainsi, je me suis promis de ne pas faire croire aux enfants que ce personnage mythique existe. Je veux que mes enfants sachent que c’est moi qui offre les cadeaux… et puis, les paroles liées au Père Noël sont souvent utilisées pour faire du chantage aux enfants. 
- Bon, eh bien puisque le Père Noël n’existe plus…
Une fois assis, je me mis alors à loucher quand mes yeux regardèrent leur sapin de Noël. Disons qu’il avait un style bien particulier, il était fait de rouleaux de papier toilette mis les uns sur les autres. Collés, ils formaient une forme conique, mais aucune boule n’était accrochée, seulement des vieilles bouteilles peintes. Je me permis alors de demander à ma cousine si elle avait été récemment cambriolée. Elle semblait un peu surprise de ma question… Un peu perplexe, je demande alors :  
- Est-ce que je peux te demander pourquoi vous avez disposé de vieux torchons en bas de votre sapin ?
- Il ne s’agit pas de vieux torchons, mais d’un art japonais : le furoshiki. Il s’agit d’une technique qui consiste à emballer des cadeaux, par exemple, avec un tissu. Ainsi, on emballe et noue élégamment nos cadeaux, tout en étant écolo. 

Un son strident se fit entendre : mon réveil ! J’ouvris les yeux… 
- Ouf, me voilà sorti de ce cauchemar ! Me dis-je. J’ai un instant cru que Noël avait perdu sa féerie !