J'aimerais vous parler aujourd'hui d'un fait que peu de personnes considèrent comme sérieux et donc encore moins de personnes acceptent d'en parler. Je veux, bien entendu, parler du tchat. Si vous n'y êtes pas encore allés, je vous le conseille vivement. Faites attention, en revanche à ne pas devenir des intoxiqués du tchat. Si certains nient catégoriquement en faire partie, c'est qu'à coup sûr, ce sont de gros poissons ! Qu'est-ce qu'un intoxiqué ? Prenons l'exemple des révisions ou de n'importe quel boulot. Un intox modifie son pseudo de façon à ce que ça donne Eoboulot, par exemple. Mais vous pouvez être sûr que cinq heures plus tard, le boulot n'aura pas avancé. Idem pour les révisions, vous trouverez tous les bacheliers et autres aux Trois-Balais en train de discuter. Bien sûr, il y a des exceptions, mais elles ne sont pas très nombreuses. Mais qu'est-ce qui fait qu'on devient accro au tchat ? J'ai mené mon enquête.

La première chose qui m'a frappé, c'est le nombre de personnes et de conversations. Il peut se passer une demi-heure, voire une heure sans que personne ne parle, alors qu'il n'y a pas moins de vingt personnes présentes. Par contre, un rien peut déclencher une conversation qui durera des heures. A ce jeu-là, il y a des personnes qui sont passées maîtresse dans l'art de déclencher des discussions. Le plus souvent ça part d'une bête question ou d'une idiotie ou encore, d'une remarque. Il faut aussi souligner que les choses dont on n'a pas envie de parler sont justement celles dont on parle. J'en ai fait l'expérience plus d'une fois. Mais tout ça ne prouve pas comment devenir accro, au contraire, ça pousse à s'enfuir du tchat ! Il fallait donc que je cherche plus loin.

Chercher plus loin, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais finalement, je crois que j'ai trouvé. Je me suis d'abord prise pour exemple. Après tout, je ne vais plus sur P12 sans passer par le tchat. Et la plupart du temps, c'est pour énerver les autres en disant « je m'ennuie ». C'est vrai qu'il ne se passe pas toujours des choses ! En dix minutes, une conversation où tout le monde parle en même temps peut se transformer en solo avec une fille récitant les paroles des chansons et une autre demandant toujours de quelle chanson il s'agit. Bien sûr, on reste souvent sur le tchat pour attendre une amie en vue de papoter avec elle. Ou un ami, c'est pareil. On peut aussi y apprendre des choses très intéressantes. Par exemple : qu'une amie rencontrée dans un RPG est dans la classe de ta cousine. Ce n'est peut-être pas pour ça que je la rencontrerais, mais c'est bon à savoir quand même.

Le tchat a d'autres fonctionnalités que parler. Grâce à lui et à une certaine personne, on est courant des matchs qui se dérouleront le soir. Il y a aussi des quiz souvent rébarbatifs au bout de deux essais, des cours que je n'ai jamais vu, des magico-chasse qui doivent être super et d'autres choses comme ça – mot signifiant ici « choses que je n'ai jamais vu, mais qui peuvent être géniales ». Mais puisque je n'ai jamais vu ces choses de près, ça ne peut pas être une des causes de l'intoxication. Une des preuves est que les nouveaux ne restent pas plus de dix minutes. Il y aussi un certains nombres de prises de tête. Le meilleur exemple reste la personne qui nous déteste pour on ne sait quelle raison et qui nous singe dès qu'on écrit un mot.

J'ai eu beau chercher, je crois qu'il faut s'avouer vaincu; le tchat est ennuyeux, énervant, inutile, insultant et pourtant la majorité des Pédouziens y sont accros. C'est à n'y rien comprendre!

Post-scriptum: certaines personnes ont dues se reconnaître dans cet article. Cet effet est purement voulu.

..:: Écrit par Eoline, Illustré par Eléanor Hopkins ::..