Un conte de neige et de magie
Par Nathan le 1 déc. 2024, - Édition 226 - Lien permanent
Une année passa, tandis que les visites des quatre se faisaient de plus en plus distantes, tout comme leur lien autrefois étroit. La prophétie les avait tous lié, même si elle n'avait parlé que du rejeton d'un des quatre. Mais ils ne voyaient pas leur liens se distendre à mesure que l'ancienne magie étendait ses fils. Bien au contraire. Le rituel de glace les avait conforté dans l'idée que tout irait bien s'ils restaient ensembles. Combien ils avaient tort !
Les liens de magie prophétique avaient finalement percé complètement le bouclier que le rituel avait installé, malgré toute la volonté du château. L'un des quatre se retourna, lui qui était encore relié aux autres quelques instants avant, et trahi. Le deuxième et son cœur moururent de la main du premier, ou tout comme, tandis que le troisième arrivait sur les lieux. La folie l'embrassa, tandis que le premier se retournait une seconde fois, et, en l'espace d'une petite journée, les quatre furent réduit à un, sous les yeux impuissants du château.
Alors que l'âme sauvage se réfugiait au plus profond du château comme il avait l'habitude lorsqu'il n'était encore qu'une graine de sorcier, les pierres scintillaient faiblement, accompagnant sa descente. Ce fut à ce moment là que le château comprit ce qui se passait en son sein, ce qui s'était pendant des centaines d'années après que les quatre fondateurs partent.
Il n'était pas seulement conscient, finalement.
Les jointures des pierres scintillaient tout autour de l'âme sauvage, comme pour signifier qu'il n'était pas seul. Avec la rage au cœur et les larmes coulant sur son visage, l'homme qui était un adulte depuis si peu de temps frappa la pierre de toutes ses forces, avant de hurler, depuis les profondeurs du château.
‒ A quoi ce foutu truc à servi, alors ! Rien !
Ce fut la dernière fois avant douze longues années qu'il remettrait les pieds sur le terrain écossais.
Le château, comme toujours, éternellement, resta. Il aurait abrité deux fois la ruine, semblait-il. Pourtant... Pourtant il aurait juré que les deux bénédictions en étaient. Des bénédictions de lien, de prospérité et de fraternité, scellées dans la glace et la magie.
Quelque choset, dans les variations infimes des vagues de magie sauvage, lui disait d'attendre encore patiemment, que tout n'était pas perdu. Pas encore. Pas tant que les âmes vivaient.
Avec une sorte de mépris et tout à la fois un soulagement, il sentit tout d'abord et pendant deux ans entièrement seul la présence de celui qui s'était retourné par deux fois.
La troisième année, l'âme sauvage revint, mais fit tout ce qui était en son pouvoir pour nier toute connexion au lieu pendant une bonne moitié de l'année. Pourtant, à Noël, lorsqu'il sentit depuis son bureau l'afflux de magie et le givre commencer à courir dans les veines de pierres, il retourna là où le rituel s'était tenu, et l'exécuta, seul. Il supporta vaillamment le poids magique qui s’abattit sur lui, comprenant un peu plus comment tout cela le dépassait.
Quelques mois plus tard, et les trois gardiens encore en vie se retrouvèrent. Un blessé, un traître, un loup. Un fils. Un fugitifs, deux trahis, un enfant de prophétie.
L'année suivante, aucun ne pu tenir le rituel. Mais cette nuit là, il fut décidé par les pierres et la neige que le garçon autour duquel la prophétie s'était enroulé serait le nouveau deuxième, par le sang et par l'âme. Alors, lorsque la cathédrale de givre se forma, cette nuit là, il sentit un courant d'air froid et bienveillant l'envelopper.
Le château ne fut plus actif directement après cela, une partie de son pouvoir peu à peu au gré des morts et des manigances, des chutes et des trahisons, des rebellions et des trahisons. Il vit encore une fois les âmes défiler, s'éteindre, lutter. Sans aucun signe de ses propriétaires.
Un soir, il sentit le plus jeune des quatre revenir, tandis que des âmes noircies et monstrueuses s’amoncelaient sur le terrain tout autour de l'édifice de pierre. Les trois étaient là. Le quatrième, le chien fou, était partie éternellement il y a quelques années.
Les liens étaient brisés, alors il infusa sa force dans les murs, choisissant de dresser la même barrière qu'il y a presque vingt ans. Il ne perdrait pas encore. Il devait protéger les successeurs encore un peu.
Le flux de magie sauvage s'écoula dans les murs, renforçant les protections et s'infusant dans les statues nouvellement éveillées. La dernière bataille était prête. La prophétie vivait ses derniers instants. Les deux prophéties, vieille comme le monde et jeune de presque une génération, étaient à l'oeuvre.
Sur le fil.
Qu'allait il se passer ?
«Patience, patience, dimanche tu le sauras»
Commentaires
Ce conte me laisse toujours aussi songeuse. Apparemment, il est question d'effectuer un rituel afin de garder le château "en vie" si l'on peut dire. Il est aussi question de prophétie comme dans la saga et, vers la fin de ce texte-ci, on pourrait reconnaître l'évocation des quatre Maraudeurs et de Harry pour la deuxième prophétie. Je suis assez intriguée par ce qui est annoncé pour dans quelques jours ... L'atmosphère de ce conte me semble fort sombre et le dénouement m'inquiète toujours autant.
Ce conte est vraiment mystérieux et j'étais convaincue d'y avoir répondu aussi j'attends avec impatience la suite car l'impression est très forte et j'avoue que je suis un peu inquiète du sentiment que ça me transmet. J'y reconnais comme Jemima les prophéties bien connues et l'ombre des fondateurs, sans savoir pour autant comment l'interpréter, ou ce qu'il faut en attendre, je ne sais même pas comment l'expliquer !
J'étais persuadée de frissonner de froid mais, en fait, je sue sous mon plaid. Ce sont donc des frissons uniquement provoqués par ma lecture. Ce conte est fabuleux et prenant. J'aime comment il est à la fois très clair et sous-entendu et j'ai hâte de lire la suite (et la fin ?) de l'histoire ! J'essaie de deviner mais je ne sais même pas dans quelle direction partir. On connaît la fin : les Maraudeurs décèdent tous tandis que le château, lui, survit. Qui va donc leur succéder ? Harry l'a déjà fait, va-t-on se retrouver au temps de ses enfants ? Bref, je suis vraiment curieuse. Merci de nous tenir en haleine ! (Et encore, j'ai la chance de lire ce conte alors qu'il est fini !)
J'étais persuadée de frissonner de froid mais, en fait, je sue sous mon plaid. Ce sont donc des frissons uniquement provoqués par ma lecture. Ce conte est fabuleux et prenant. J'aime comment il est à la fois très clair et sous-entendu et j'ai hâte de lire la suite (et la fin ?) de l'histoire ! J'essaie de deviner mais je ne sais même pas dans quelle direction partir. On connaît la fin : les Maraudeurs décèdent tous tandis que le château, lui, survit. Qui va donc leur succéder ? Harry l'a déjà fait, va-t-on se retrouver au temps de ses enfants ? Bref, je suis vraiment curieuse. Merci de nous tenir en haleine ! (Et encore, j'ai la chance de lire ce conte alors qu'il est fini !)