Hier soir dans la cuisine, c'est une araignée géante que j'ai croisée, quelque chose d'encore plus poilu qu'un cochon, plus grand qu'un canard et plus affreux encore que ma volière. Ce n'était pas le domestique de Dray cependant, mais quelqu’un qui s'était trompé de saison.

C'était en effet une araignée venue me souhaiter un joyeux Halloween mais ne savait-elle pas, qu'elle avait encore un mois avant cela ?

Je n'ai pas crié non, je lui ai simplement proposé de m'accompagner à la cuisine, là je lui ai montré le four, ayant froid elle s'y est réfugiée. Il ne me fallut pas attendre pour l'allumer.
 

A vos fourneaux !

Un certain maléfice l'entourait. Elle commençait à me crier toutes sortes d'instructions que je n'arrivais pas à mettre dans un ordre cohérent.

- Prends des poivrons !
- Fais-moi un arc-en ciel ! Rouge, jaune, vert, orange ! s'exclama-t-elle de plus belle.

L'idée qu'il s'agisse d'une recette commençait à germer dans mon esprit avant qu'elle ne me donne l'ordre de m'activer.

4 poivrons de diverses couleurs par-ci, 25 grammes de pignon de pin par-là.

- Coupe le chapeau de tes poivrons !

Un coup de couteau dans les cuisines.
Deux coups de couteau dans les cuisines.
Trois coups de couteau dans les cuisines.
Quatre coups de couteau dans les cuisines.
Et voilà que les quatre poivrons sont prêts !

- Purifie-le ! Ôtes-lui toute imperfection ! De l'intérieur, vide il sera !

- Un air effrayant tu lui donneras.

Grimace sur grimace dans la glace, je finis par trouver ce que j'allais leur faire en guise de découpage ! Je m'y pris comme une citrouille, ce qui fonctionna à merveille.

Alors que j'allais pour mettre les bouts découpés à la poubelle je compris bien vite que je ne devais pas.

- Halte !
- Tu en auras besoin plus tard !

Les rangeant donc sur le côté, je poursuivis mes exécutions.

En allant pour les mettre au four, je ne découvris qu'une toile araignée plus grande que le four lui même. L'araignée avait disparu !

- Et du pignon de pin ! 25 grammes il t'en faut.

Hop ! C'était sur la table !

- Fais les dorer sur une poêle sèche !

- Pose de l'huile sur la poêle et fais-y frire l'oignon, découpé en petit morceau 8 à 10 minutes !

C'était plutôt divertissant si on oubliait ce qui rôdait dans le four. Au moins il n'y avait pas besoin de lire dans un livre.

- Rajoute l'ail et les bouts de poivrons !

L'araignée me ramena brutalement à la réalité alors que mes oignons étaient sur le point de flamber. Encore dix minutes il fallait les laisser.

- Ta poêle est sèche ! Rajoute de l'eau !

L'araignée avait raison, sa poêle était sèche, mais contrairement à tout à l'heure il ne fallait pas.

- Presse un sachet de grains de 200 grammes pour les casser !
- Verse dans la poêle ta cuillère à soupe pleine de concentré de tomate !
- Mets-en deux, des cuillères !

Alors que je pensais pouvoir me reposer quelques minutes elle me lança :

- Reste pas à rien faire, faut remuer pendant deux minutes.

1 minutes passa.
1 minutes et trente secondes passèrent avant que la deuxième minute ne s'écoule.

- Retire du feu et ajoute le zeste d'un citron et rajoute un bouquet de basilic haché !
- Oh, et les pignons de pin que tu as fait cuire tout à l'heure !

Alors que je m'imaginais devoir me servir de ma baguette, l'araignée me devança avec d'autres ordres.

- Remplis chaque poivron avec le mélange de céréales !
- Oublie pas de remettre les couvercles !
- Et maintenant enfourne !

Je voulais bien enfourner mais elle ne m'avait pas dit à combien ou pour combien de temps et elle ne me répondait plus.

- Mademoiselle l'araignée ? Vous pouvez m'aider ?

Je m'approchais tout de même de mon four et découvrit qu'il était déjà réglé sur 180°C. Bon bah c'est nickel !

Je l'ouvris alors.

Je n'étais pas prêt à trouver plus de toile d'araignée que de volume cependant. L'araignée, elle avait disparu. Pour le plat, c'était raté.

PS : C'est à enfourner 35 minutes avec de l'aluminium par-dessus puis dix minutes de plus à découvert.