[Reportages] Fouilles magiques à Cracovie
Par Xania le 1 août 2014, - Edition n°106 - Lien permanent
Lorsque l’on descend de son balai au-dessus d’un toit de Cracovie, on
perçoit de vieilles maisons de pierres à perte de vue. Je parle bien
entendu du vieux centre, parce que ces satanés moldus ont réussi à faire
une banlieue immonde tout autour… Mais là n’est pas le sujet de cet
article. Je vois, au loin, la colline de Wawel. Curieuse comme un
botruc, je m’en vais voir cette colline mythique qui a abrité un
gigantesque dragon. A cette époque-là, les réserves de Roumanie
n’existaient pas encore, et les dragons voyageaient encore en toute
liberté : pour leur plus grand bonheur, et le plus grand malheur des
hommes (enfin, surtout des moldus).
Mangeant vaches, moutons, femmes et même enfants, le dragon terrorisait
toute la région du Sud de la Pologne. Même les sorciers les plus
courageux n’osaient pas s’en approcher. Ils durent faire appel à un
simple moldu : Krak. Fougueux et cherchant la gloire, ce chevalier se
mit en quête de trouver des hommes suffisamment fous pour le suivre. La
bataille du matin ne dura pas toutefois. En rage d’avoir été réveillé,
le dragon les lamina presque, brûlant et griffant tous les soldats qui
tentaient de s’approcher de lui. Mais c’était sans compter à
l’intelligence d’un simple moldu. Krak remplit une peau du plus beau
bélier de la région de gros sel, salpêtre et souffre, et le recousit
pour lui redonner la forme de l’animal. On sait tous à quel point les
dragons peuvent être stupides quand il s’agit de se mettre quelque chose
sous la dent. Ni une, ni deux, le dragon mordit à l’hameçon (pire qu’un
strangulot si je puis dire). Le bélier rempli de salpêtre se mit à
exploser dans sa bouche, y mettant le feu. Ne tenant plus, le dragon se
dirigea vers la Vistule et but une quantité incroyable d’eau. Il en but
tellement qu’il se noya de l’intérieur. La ville n’eut plus à s’en faire
de ce dragon, et prit le nom du chevalier qui l’en avait sauvée :
Krakow (ou Cracovie en français). Depuis lors, on peut se poser la
question de savoir si les réserves de dragons en Roumanie n’ont pas vu
le jour à cause de cette histoire…
Un peu plus loin, je vois le très haut édifice de la cathédrale Notre
Dame. A quelques pas de là, se trouve un immense palais, celui de
Christophe. Christophe était connu pour être un magicien et un
alchimiste réputé et craint de son époque. En effet, les moldus qui
habitaient les alentours ne pouvaient ignorer les nombreux cris de
détresse et de torture qui provenaient des cachots du château.
Cependant, la crainte n’empêchait pas la convoitise et nombreux furent
les gens à entendre parler du trésor de Christophe : une immense
quantité d’or se trouvait, soit disant, les souterrains du bâtiment.
Cependant, une seule chose les retenait : le trésor serait surveillé par
le diable en personne…
Un jour de pluie, une cuisinière devait tuait un coq pour finir de
préparer son bouillon. Malheureusement, ou heureusement pour l’animal,
ce dernier lui échappa des mains et s’enfuit dans les souterrains du
palais. La cuisinière lui courut, naturellement après et se perdit dans
les ténèbres, jusqu’au moment où une lumière jaillit et le coq réapparut
devant elle. Toutefois, celui-ci n’était plus le même tout à fait : il
portait deux cornes sur le front, à la manière d’un diable. En voyant la
cuisinière, il ouvrit son bec et lui dit :
« Ne me tue pas, et tu verras, je te donnerai une partie du trésor de l’alchimiste Christophe. »
Hésitante, la cuisinière n’en crut d’abord pas ses oreilles. Il faut
avouer que c’est toujours très difficile pour une moldue de se retrouver
face à un coq qui vous parle la langue de vos ancêtres. Après un
hochement de tête d’approbation de la part de la cuisinière, le coq
poursuivit ainsi :
« Cependant, pour recevoir l’or de tes rêves, il faudra que tu retournes
à la surface, sans jamais regarder en arrière. Sans quoi, l’or
disparaitra. »
Doucement, mais sûrement la cuisinière commença à remonter à la surface,
les poches de son tablier remplis d’or, suivant la lumière qui se
trouvait devant elle pour lui montrer le chemin à suivre. Alors qu’elle
allait monter la dernière marche, la curiosité reprit ses droits et elle
se retourna. La porte se referma devant son nez avec fracas, lui
faisant perdre l’équilibre dans les escaliers, tandis que l’or qui se
trouvait dans ses poches se métamorphosa en poussière.
Depuis lors, les souterrains du palais se sont quelque peu effondrés,
mais personne ne sait encore si le coq-diable et le trésor du magicien
sont encore là. Serez-vous celui ou celle qui aura l’audace de s’y
rendre pour quelques piécettes d’or ?
Plus loin, je vois aux abords d’un restaurant des gens en train de
déjeuner. Les assiettes sont remplies comme il se doit, tandis que
trônent sur un petit support le sel et le poivre. Une anecdote me vînt
en tête, car au début, il n’y avait pas de sel en Pologne. Au moment des
noces du Prince Boleslas le Honteux, qui voulait se marier avec la
princesse Cunégonde de Hongrie, cette dernière ne voulait pas que son
père offre en cadeau de mariage de l’or ou des bijoux. Elle voulait
plutôt quelque chose d’utile à la Pologne : du sel.
Son père, aimant sa fille comme la prunelle de ses yeux, accepta sa
requête et la conduisit jusqu’à la mine de sel en Hongrie. Un souci
préoccupa toutefois la jeune princesse : comment transporter le sel en
quantité suffisante jusqu’en Pologne ? Maligne, la demoiselle jeta sa
bague dans la mine de sel et fit cette prière :
« Que ce sel puisse m’accompagner jusqu’en Pologne ! »
Nous ne sommes pas dupes à notre époque et savons pertinemment qu’il
s’agissait là d’un simple sortilège de déplacement du sel. Cependant,
cela marcha à merveille, puisqu’une fois en Pologne, elle demanda à deux
hommes de creuser la terre à Wieliczka. Au bout de quelques minutes de
travail, ils sortirent un énorme bloc de sel, où se trouvait à
l’intérieur la bague de la princesse. Depuis lors, ni la Pologne, ni la
Hongrie ne manquent de sel.
Et pour ma part, il est grand temps de découvrir l’une des plus belle magie de la Pologne : sa vodka !
Commentaires
VODKA *-* En existerait-il saveur bambou Xania ? (;
J'avoue que je n'en ai pas encore goûté ! Mais promis, j'en ferai une publicité monstrueuse si j'en trouve un jour et que c'est bon !