Lorsque nous commençons (ou commencions), nous, élèves, à nous lancer dans la rédaction de devoirs, lorsque, poussés aux fesses par une équipe de maison un peu zélée qui voulait absolument gagner la Coupe des Quatre Maisons, nous nous adonnions enfin aux plaisirs de la salle des cours, il y avait toujours ce petit flottement, ce premier petit doute. Devons-nous faire le cours d’introduction ?  On ne sait pas s’il est vraiment là, si c’est un vrai cours, si c’est juste un élément de décoration, comme si c’était un petit peu le guichet d’entrée d’un parc d’attraction gratuit, celui qui te donne le plan du parc et commence à te donner les horaires des spectacles (pour les élèves en sixième année, il parait qu’il y a un spectacle de Serenity Railgun qui fait un one-woman show dans sa classe le 23 décembre, profitez-en).

Mais si pour vous c’est un élément étrange, sachez que pour les professeurs, c’est encore pire. Nous ne savons pas quoi en faire. Doit-il compter dans le programme que nous nous imposons ? Est-ce une obligation de la Direction ? Devons-nous réaliser pour chaque année un cours d’introduction ? Que dois-je dire dedans ? Est-ce que je dois faire un devoir qui va avec ? Est-ce que j’en ai vraiment quelque chose à faire des présentations des élèves dans mes devoirs ? Parce que, mine de rien, quand on est professeur, le devoir d’introduction est celui que l’on reçoit le plus souvent. Alors, on s’habitue à ces questions, tellement qu’on n’est même plus obligé de tout lire, si ce n’est la présentation, car les autres éléments sont connus d’avance, encore et encore.

Alors, oui. Pour un professeur, c’est une horreur les cours d’introduction. C’est répétitif, c’est long à faire et c’est même difficile, car c’est là que nous mettons en premier le cadre de toute une année scolaire. C’est là que le personnage du professeur est défini, c’est là qu’il introduit tous les éléments qu’il veut mettre en place dans le cours (que ce soit un fil rouge, un intervenant extérieur comme le lama d’Illisana en son temps ou le pingouin de Mononi actuellement), c’est là que l’on définit la matière, en quelque sorte. Alors oui, les professeurs n’aiment pas spécialement cela. Ils préfèrent se lancer à corps perdu dans la matière, faire des recherches sur les différents éléments théoriques de leurs cours, mettre en place des situations d’apprentissage, etc. Mais, c’est pourtant nécessaire. Imaginons-nous un peu sans cours d’introduction, à notre arrivée sur Poudlard12. Nous aurions été perdus, car presque c’est la première chose que nous pouvons voir sur ce site. Nous fonçons directement dans la salle de classe et prenons le cours d’introduction à l’Astronomie, et là, nous découvrons notre invitation à un voyage, à un voyage dont nous ne devons pas revenir, dont nous ne voulons pas qu’il cesse.

Car mon enfant, mon élève, songe à l’aigreur d’arriver ainsi en cours ! Apprendre sans connaître, apprendre sans un maître, dans une classe qui nous prend de court. Les tableaux brouillés et nos chaises boisées pour nos esprits n’auraient de charme si l’inconnu, si sans être mis à nu, notre professeur ne dévoile son âme. Là, tout ne sera alors qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, comme le disait le poète.