La Gazette du Sorcier - Edition Poudlard12

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Je t'aime, moi non plus.


Je t'aime, moi non plus
Un membre de notre équipe - dont nous tairons le nom - a trouvé un journal appartenant à une femme Moldue de sa famille, et y a déniché un témoignage poignant racontant le vécu de cette dernière de la Saint-Valentin. Nous n'avons pu résister à l'envie de vous faire partager ce récit, qui est comme par hasard d'actualité. Si vous êtes célibataire, nous espérons que cet article vous remontera le moral. Et si vous êtes en couple, alors appréciez votre chance en lisant ce qui va suivre !

[Toute ressemblance avec l'histoire de Clara Badaboum est totalement fortuite.]

1997 - 2001

« Je n'ai jamais été particulièrement jolie, j'ai un physique somme toute des plus banals. Quand j'étais jeune, les garçons ne s'intéressaient pas à moi et j'étais bien trop timide pour faire ne sorte qu'ils me voient. Durant les dix-huit premières années de ma vie, j'ai fêté le 14 Février en célibataire. J'ai commencé à m'intéresser à ce jour particulier en entrant au collège. Au début, je me joignais à des amies toutes aussi solitaires que moi, et nous passions la journée à faire du shopping, dépensant tout notre argent pour s'offrir des cadeaux. Puisque aucun garçon ne nous offrait de cadeaux, nous le faisions nous-mêmes. Et comme nous n'avions personne à séduire, pour quoi nous faire belles et surveiller notre ligne, nous en profitions pour s'empiffrer allègrement et sans regrets dans des fast-foods. Nous ne nous souciions pas de prendre trois kilos en quelques heures, nous désirions simplement profiter de ce jour ensemble, parce que nous nous aimions. »

2002 - 2005

« Peu à peu, mes compagnes de célibat ont commencé à rencontrer des individus de la gente masculine, à flirter avec eux et/ou en tomber amoureuses. Moi, j'étais toujours aussi réservée, toujours aussi insignifiante, toujours aussi invisible. Est donc arrivée l'époque où je n'avais plus personne à aimer durant cette journée spéciale. Et lorsque l'on est seul, la dépression n'est jamais loin. Alors je restais sous la couette, sans quitter mon pyjama, dévorant chocolat sur chocolat jusqu'à m'en rendre malade, pleurant toutes les larmes de mon corps en regardant Titanic pour la quarante-douzième fois. Il m'arrivait même de crier ma détresse sur de célèbres réseaux sociaux. J'ai retrouvé sur Facebook un statut que j'avais publié lors de ma dix-huitième Saint-Valentin : "L'Am0ur C3y Tr0 D3 La M3rd3, J3 V3ux M0uriir !" »

2006

« Je désespérais d'être seule, de ne pas être assez belle pour que quelqu'un tombe amoureux de moi, je jalousais mes prétendues amies d'être en couple, et je leur en voulais de me délaisser. Puis l'année de mes dix-neuf ans, le miracle est arrivé : j'ai eu mon premier petit-copain. Mille scénarios me trottaient dans la tête, j'attendais avec impatience la Saint-Valentin pour qu'on dîne aux chandelles, pour qu'il m'offre des fleurs et un bijou, pour qu'on se regarde les yeux dans les yeux en se déclarant notre amour, toutes ces stupidités romantiques dont rêvait la fille naïve que j'étais alors. Et il s'est avéré que cet imbécile ne m'aimait pas le moins du monde, qu'il m'utilisait simplement, puisqu'il m'a larguée la veille du 14 Février en me disant : "C'est pas toi, c'est moi." Par là même, il a brisé toutes les illusions dont je m'étais bercée, tous les espoirs que j'avais. »

2007

« Cette année-là j'étais en couple depuis six mois quand est arrivée la fête des amoureux. Malgré ma déconvenue de l'an passé, je conservais tout de même l'espoir secret que je vivrais enfin la Saint-Valentin que je désirais. Mais mon copain d'alors a passé la journée à jouer à un jeu de football sur sa console, refusant de célébrer cette fête qu'il trouvait trop commerciale à son goût. Et s'il m'a offert des fleurs durant cette soirée, c'était uniquement pour m'annoncer qu'il me quittait pour un homme, et qu'il espérait qu'on pourrait rester amis. C'est à ce moment que j'ai véritablement haï cette célébration. »

2008

« Ayant perdu tout espoir concernant l'amour, lorsque mon troisième petit-ami m'a emmenée au restaurant pour le 14 Février, j'avais l'intention de le quitter. J'en avais assez d'être une victime, pour une fois je voulais prendre les devants. Nous avons à peine parlé durant le repas, évitant de se regarder, tentant de ne pas rougir devant la gêne que nous procurait le silence pesant qui s'était installé, s'absorbant dans la contemplation de nos assiettes vides, prétendant que nous ne préférions pas être ailleurs et en meilleure compagnie, sachant tous les deux pertinemment qu'il s'agissait d'un mensonge. Pour ne rien arranger, le service était tellement lent que nous hésitions à proposer de nous en occuper nous-mêmes. Il m'a fait don d'un magnifique collier à la fin de la journée, j'ai eu pitié de lui et ai pris la décision de ne pas rompre immédiatement. Non, j'ai préféré attendre que nous soyons au lit. »

2012

« Les deux années qui se sont enchaînées ont vu se reproduire les mêmes scénarios catastrophiques. Mais en l'an 2012 j'étais réellement amoureuse, d'un homme merveilleux qui m'aimait en retour. J'avais alors vingt-cinq ans, et j'étais avec lui depuis deux ans. Pour la Saint-Valentin, il m'a fait la surprise de me cuisiner un délicieux dîner, que nous avons dégusté aux chandelles, en se dévorant du regard. Il avait décoré notre appartement de dizaines de bouquets de fleurs, et de centaines de pétales de roses éparpillées un peu partout. Il m'a déclamé un magnifique poème et m'a invitée à danser au son d'une douce mélodie. Puis il s'est agenouillé devant moi, a sorti un petit écrin de la poche de son costume, qui renfermait une magnifique bague. Il m'a demandé de l'épouser, et à l'heure où j'écris ces lignes nous sommes mariés depuis trois mois. »

♥♥♥

Pour tous ceux et celles qui ne veulent plus entendre parler de la Saint-Valentin, qui désespèrent d'être célibataires et qui ne croient plus en l'amour : peu importe ce que vous dites, peu importe ce que vous pensez actuellement, un jour vous aurez également droit aux mièvreries romantiques du 14 Février ! Et si vous n'avez pas compris certaines allusions aux technologies Moldues, nous vous invitons à vous rendre en cours d'Étude des Moldus, et/ou à poser toutes vos questions à notre chère Julia MacMillan.


Article de Flora Cook, illustré par Vanille-Rose.

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