Par Cassiopeia le 1 sept. 2023,

L'été est toujours un moment étrange, où la plupart des moldus (et des sorciers, avouons le), migrent et adoptent des comportements inédits. Mais saviez vous qu'outre les soirées arrosées, les grasses mat' qui deviennent des grasses après-midi, et l'abonnement aux embouteillages, il peut arriver des choses bien pires? Certains d'entre nous reviennent... changés après les vacances, comme vous avez pu le constater pour cette rentrée.
C'est ainsi qu'il y a quelques années, j'ai vécu "The Summer I turned... flamant rose".
Lorsque je me suis réveillée, l'après-midi pointait déjà le bout de son nez. Il faut croire que les transformations en flamant rose fatiguent, puisque celà n'a évidemment rien à voir avec les bouteilles de rosé vides qui jonchaient la terrasse du bungalow. En essayant de me retourner pour échapper à la lumière qui m'agressait depuis la fenêtre, j'ai soudain eu la désagréable impression que je me désarticulais l'épaule. Étonnamment, cette sensation provenait bien de mon épaule, puisque j'étais posée telle un hippopotame en cours de sieste sur mon aile rose.
Une minute. Une aile. Rose. Une aile rose. Sur mon corps.
Avec un soupir, je décidais d'arrêter la boisson, au moins pour aujourd'hui, tandis que mon cerveau paniquait. Il avait en effet du mal à distinguer le pire des deux événements: que j'aie une aile, ou qu'elle soit rose. La rationalité, qui avait bu le plus, n'était pas encore réveillée, donc tout allait très bien. Après quelques exercices de gym, afin de décoincer mon aile, au cours desquels j'appris que j'étais également munie de pattes longues et fines (le rêve !), mon corps rose à plume fut soudain assis sur le lit. Ledit lit était en face de la salle de bain, dont la porte était posée sur le canapé à cause de mon incapacité à entrer dans la pièce porte ouverte, sans bloquer l'accès à la moitié du mobil-home.
Ouais.... Sacré cuite du côté de la rationalité apparemment, mais cette absence de porte me permit donc de m'observer dans le miroir, et de vérifier que oui, j'étais bien un piaf géant rose. C'était pratique quand même, j'avais pu vérifier sans sortir de mon lit. (La flemme était apparemment super résistante à l'alcool). Mon estomac plumu (dotés de plumes, pour les récalcitrants) gronda soudain, m'informant de deux choses: premièrement, que les piafs roses ne buvaient pas de rosé, à cause des liens familiaux (vous avez déjà essayé de boire votre arrière grande tante?), et que je voulais des crevettes.
Il était bien gentil, l'estomac à plumes, mais j'avais autre chose à faire que de parcourir six kilomètres à vélo pour des crevettes. Quel irrespect! Pendant mes déboires stomacales (Stomacaux? un piafal, des piafaux? aucune idée...), mon corps avait décidé de se lever du lit, mais m'envoya dans l'opération la tête dans le plafond. Il faudrait se plaindre à l'accueil. Les bungalows n'étaient absolument pas conçu pour les oiseaux roses ; je me décidai donc de chercher mon téléphone, afin de lancer un nouveau hashtag: #desplafondspourlesoiseaux.
Une chose en appelant une autre, mon agent du FBI attitré (j'en avais un depuis que j'avais cherché "comment étrangler sans laisser de traces" et "fabrication de bombes Pentagone", puisque le thème de la fête de ma cousine était les pentagones. Elle était vachement branchée géométrie. Mais ce n'était pas une raison, selon le coup de fil du monsieur du FBI), put soudain voir apparaitre dans mon historique de recherche: oiseaux roses grands crevettes. Je sus ainsi que ma transformation m'avait menée vers l'espèce des flamants roses qui mangeaient des crevettes pour l'esthétique, et qui étaient utilisées pour des spectacles.
Intéressant.
Tenaillée par la faim et la chaleur, c'est revêtue d'un joli short à palmier que je sortis ainsi pour me baigner, et en profitai pour manger les quelques bestioles qui traînaient dans l'eau. Soudain, une vague plus grosse que les autres surgit, et l'engloutit toute entière.
- Arrête de te finir au rosé ! Tu avais promis de nous rejoindre à la plage!
Je me réveillai ainsi en sursaut, agressée par un seau d'eau, quelques plumes roses traînant sur le tapis...

