La Gazette du Sorcier - Edition Poudlard12

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Le grelot magique

Vous ne le savez peut être pas, mais Artus Myrtle possède un grelot. Un grelot un peu spécial. Aux oreilles de certaines personnes, il tinte. Aux oreilles des autres, il ne tinte pas. Pour l’actuel directeur de Poudlard, il émet un son cristallin, et lorsqu’il l’agite, un sourire béat se dessine sur son visage. On raconte que si Artus est aussi niais, c’est en partie à cause de ce grelot. Alors… Cette histoire vous intrigue ? Dans ce cas, lisez la suite. Car je vais vous conter l’histoire du grelot magique d’Artus.

Il y a fort longtemps, par une froide nuit de noël, Artus dormait dans son dortoir. Son sommeil était plutôt agité, car le jeune adolescent était emprunt à un conflit intérieur. Un peu plus tôt dans la journée, il avait soutenu à une première année que le père Noël n’existait pas. Que c’était juste une invention moldue. Il tint d’ailleurs des propos peu recommandables, digne d’un Serpentard. A cette époque, le directeur que nous connaissons n’était pas doux et tendre. C’était un adolescent qu’il fallait éviter de contrarier. A tel point qu’il poussa à bout la jeune élève, la faisant pleurer. Artus fut convoqué dans le bureau de Kestrel, et écopa d’une retenue. Il passa ainsi sa veille de noël à récurer les toilettes de Mimi Geignarde, loin du bal et maudissant cette idée absurde de père Noël à laquelle il ne croyait plus.

Artus se réveilla en sursaut. Quelque chose venait de le réveiller. Un bruit. A la fenêtre. C’était comme si on frappait à la fenêtre. Il regarda autour de lui. Les autres garçons dormaient profondément. Hésitant un moment, le jeune Serdaigle finit par se lever, emporté par la curiosité. Il écarta légèrement les rideaux, et ce qu’il vit le stupéfia. Un magicobus semblait l’attendre. Mais ce n’était pas un magicobus comme il avait l’habitude de prendre pour aller rendre visite à sa grande tante Sidonie. Celui dans le parc était rouge.

Intrigué par tant d’étrangeté, l’adolescent mit son peignoir, et se faufila en dehors de sa salle commune. Le château était calme, plongé dans l’obscurité. Il se mit à courir à travers les couloirs du château. Par chance, ou par miracle, il ne croisa personne. Et face à la porte d’entrée du Grand Hall, son coeur se mit à battre rapidement. Est-ce que le magicobus était encore là ? Ou bien avait-il seulement rêvé ? Après un moment d’hésitation, il ouvrit la lourde porte, laissant entrer quelques flocons de neige. Il fit quelques pas dans l’épais manteau blanc, puis l’aperçu, à quelques mètres de lui. Le grand bus rouge était bien là. Il s’approcha. Un contrôleur semblait l’attendre.

« Et bien Artus, approche » lui dit-il. « Prends ce ticket, et monte dans le bus, nous sommes déjà en retard ».

Le jeune garçon était stupéfait. Comment connaissait-il son nom ? De plus en plus de questions se bousculaient dans sa tête. Et le seul moyen d’y apporter des réponses, était de toute évidence, de monter à bord du bus. Ce qu’il fit. L’intérieur du véhicule le décontenança totalement. Un grand sapin, décoré de milliers de boules trônait au milieu de la pièce. Et tout autour, d’autres enfants et adolescents semblaient papoter. Artus poussé par le contrôleur, s’avança. Il s’attendait à être bousculé et tomber lorsque le Magicobus démarrerait. Mais il n’en fut rien. Pourtant, il pouvait déjà voir le paysage défiler à travers les fenêtres. C’est alors que l’homme qui l’avait fait monter se présenta comme étant Rodolphe, le maître du bus. Et le jeune Artus commença à assaillir son hôte de questions.

« Où allons nous ?
« Au pôle Nord »
répondit l’homme en uniforme
« Pourquoi ? »
« Et bien c’est simple, nous allons voir le père Noël ! »
« Phu. Il n’existe pas »

Sans même attendre une réponse, le garçon alla se mettre dans un coin, et observa un peu les autres. Une fille le remarqua et s’approcha. Elle entama la conversation. Elle semblait heureuse d’aller au pôle Nord, à la rencontre du père Noël. Artus se renfrogna davantage et elle s’éloigna. Même le chocolat chaud que Rodolphe leur donna, ne le fit pas changer d’humeur. Il ne participa pas aux diverses animations organisées pour passer le temps. Mais il ne put s’empêcher de rire lorsqu’un des enfants se renversa du chocolat dessus.

Artus se sentait étranger à tout ça. Et au fil du voyage, un sentiment de tristesse l’envahit. Il observait autour de lui de la joie, du bonheur. Une ambiance de fête. Mais il ne la comprenait pas. Comment pouvait-on se réjouir pour une chose qui n’existait pas ? Au bout d’un certain temps, il essaya de sourire, et de faire bonne figure. Qui sait combien de temps il leur restait avant d’atteindre le pôle nord ? Il n’allait tout de même pas rester là, à bouder. Aussi, il se rapprocha de la fille qui l’avait abordé. Et reprirent leur échange à zéro. Le jeune garçon commençait à se détendre. Il se surprit même à s’amuser et le temps passa beaucoup plus vite car le Magicobus venait d’entrer dans la ville de Pôle Nord, là où habitait le père Noël. Tous les enfants se précipitèrent vers les fenêtres et commencèrent à pousser des cris de joie et d’émerveillement en découvrant la petite ville. Tous sauf Artus qui était resté près du grand sapin.

Dehors, des milliers de Lutins marchaient dans les rues. Ils semblaient tous se diriger vers un endroit particulier et le magicobus aussi allait dans cette direction. Les enfants ne durent pas attendre très longtemps pour découvrir cet endroit, ou plutôt la Grande Place du Pôle Nord. Un immense sapin, deux fois plus grand et plus imposant que celui du bus, trônait au centre. Une musique de Noël raisonnait dans l’air. Tous les enfants du bus sautèrent de joie, et descendirent rapidement du bus. Une place au pied du sapin leur était réservée. Mais Artus ne bougea pas. Il avait l’estomac noué, et ne se sentait pas bien. Etait-il en train de culpabiliser pour ce qui s’était passé durant l’après-midi ? Rodolphe regarda la jeune garçon emprunt au doute. Il s’approcha de lui, et posa la main sur son épaule.

« Tu sais, tu n’es pas obligé de descendre si tu n’as pas envie. »

Puis, il s’éloigna. Et disparut, laissant Artus seul dans le Magicobus. Ce dernier s’approcha de la porte. De ce point de vue là, il pouvait observer facilement ce qui se passait. Il voyait les autres enfants joyeux. Le bonheur à l’état pur se lisait sur leur visage. Il en était jaloux. Aussi, il décida de sortir du Magicobus pour les rejoindre. Il était en plein milieu de l’allée lorsque les portes s’ouvrirent, laissant sortir les rennes. Ils étaient attachés entre eux par une grande guirlande de grelots. Artus jeta un coup d’oeil vers ses camarades, qui semblaient danser en rythme. Puis il regarda à nous vers les rennes. Ceux-ci fonçaient droit sur lui. Il était tétanisé. Il se protégea le visage et cria, prêt pour le choc. Les cris de la foule redoublèrent d’intensité, et d’éclat de joie. Le garçon au milieu de l’allée dégagea sa tête de ses bras et regard autour de lui. Les rennes volaient, faisant bouger les grelots dans tous les sens. Mais il ne les entendait pas.

Le garçon allait bouger, pour rejoindre les autres. Mais un scintillement attira son regard près de son pied. Il jeta un coup d’oeil et fut stupéfait de constater qu’un grelot s’était détaché de la guirlande. Il le ramassa et le contempla. Une douce chaleur réconfortante se dégageait de l’objet. Il le porta à ses oreilles et l’agita. Mais rien. Pas un son n’en sortit. Il ferma les yeux et le secoua à nouveau. Mais toujours rien.

Une larme perla, et roula sur sa joue. Il se sentait seul dans cette foule. Une seconde larme roula alors qu’il agitait à nouveau le grelot. C’est alors qu’une main se posa sur son épaule. Il se retourna et l’espace d’un instant, il cru rêver. Un vieil homme, grand et costaud vêtu de rouge le regardait et lui sourirait. Le visage de cet individu était doux et chaleureux. Le garçon à la fois émerveillé et embarrassé tendit le grelot.

« Je… Je… Je crois que ceci vous appartient » bredouilla-t-il.

L’homme le remercia et le gratifia d’un nouveau sourire. Il invita Artus à rejoindre ses camarades au pied du sapin. Et la cérémonie commença. Un sentiment nouveau émergea dans l’esprit du garçon. Quelque chose de grand et de chaleureux. Il ignorait encore ce que cela signifiait. Mais il se sentait serein, et heureux. Il avait l’impression de faire partie de quelque chose de grand. Il regardait les lutin s’amuser, et faire la fête. Son visage avait changé, il souriait.

Puis vint le moment du premier cadeau, clôturant au passage la cérémonie, et annonçant le départ du Père Noël pour sa tournée. Le vieux monsieur observa les enfants réunis. Puis, il pointa Artus. Un peu timide, le garçon ne bougea pas. Mais très vite des acclamations d’encouragement émergèrent de la foule. Et il s’avança vers le traîneau. Le Père Noël le fit s’asseoir à ses côtés, et le regardait de façon bienveillante. Artus ne savait pas quoi dire. Si cet homme était bien celui décrit dans les histoires pour enfants, alors nul doute qu’il devait être au courant de tout ce qui s’était passé durant la journée. Le jeune garçon baissa la tête, et rougit avant de bredouiller.

« Je… Je suis désolé pour ce que j’ai dit cet après-midi... »
« Ce n’est pas grave Artus, je comprends. Mais à l’avenir, tâche d’être plus gentil envers les autres »

C’est alors que le Père Noël lui tendit le grelot tombé tout en souriant. Le garçon le prit, l’observa quelques secondes, puis le porta à ses oreilles et l’agita. Un son cristallin en sortit. Le Père Noël existait vraiment, il n’avait désormais plus aucun doute. Il mit le grelot dans sa poche, et descendit du traîneau afin de regarder le départ avec ses camarades. Dès que le traîneau disparu, les Lutins se mirent à danser, et chanter et les enfants regagnèrent le Magicobus.

Dès que le bus démarra, les enfants s’attroupèrent autour d’Artus pour qu’il leur montre le grelot de plus près. Le jeune garçon mis sa main dans la poche, mais ne trouva pas l’objet magique. Pire… Il découvrit un large trou. Il venait de perdre le premier cadeau du père Noël. Un sentiment de tristesse l’envahi. Il s’assit sur un siège, et ne bougea plus durant tout le trajet. Il se sentait effondré. Lorsqu’il arriva à Poudlard, il descendit du Magicobus, les bras ballant. Et alla se coucher.

Au matin de Noël, Artus fut réveillé par son ami qui le secouait et l’appelait, excité. Il émergea doucement, se demandant s’il avait rêvé ou bien si cette histoire de Père Noël était bien réelle. Il était confus. Arrivé au pied du sapin de la salle commune, il découvrit plein de cadeaux. Certains étaient pour lui. Il les ouvrit, un par un et fut heureux de constater que ses parents lui avaient offert tout ce qu’il avait demandé. C’est alors que la petite Ellana s’approcha d’Artus et lui tendit un petit paquet.

« J’ai trouvé ça, caché par derrière le sapin. Il y a ton nom dessus »

Le garçon tira sur le gros ruban, et ouvrit la boite. Un grelot. Le grelot. Il le prit, le porta à son oreille et l’agita. Un son cristallin en sortit, et un large sourire se dessina sur le visage du garçon. Il fallait qu’il trouve la jeune Poufsouffle qu’il avait limite insulté la veille. Il se précipita hors de la Salle commune, et se mit à courir à travers le château. Par chance, son intuition avait été la bonne. La fillette était assise à la table de Poufsouffle. Il s’approcha d’elle, secoua le grelot, et s’excusa. Puis, il lui raconta son aventure.

Depuis cette nuit là, Artus a changé. Il noua une forte amitié avec cette jeune Poufsouffle du nom de Bianca. Il est aussi devenu l’homme que nous connaissons aujourd’hui. Ce directeur au grand coeur, toujours prêt à aider les autres. Il ne se sépare jamais de son grelot. Et à chaque fois qu’il se sent triste et désemparé, il le secoue, et retrouve le sourire et la magie.


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Commentaires

1. Le 22 nov. 2020, par Côme

J'ai adoré l'inspiration "Pôle Express". Les bannières sont d'ailleurs très belles. Tu as une super plume et ton conte est fabuleux ! Bravo !

2. Le 23 nov. 2020, par Joplin

Elea, j'adore ton conte, empreint de ce que l'on appelle la magie et l'esprit de Noël, sans que ce soit péjoratif ou galvaudé. La mise en situation d'Artus est très touchante et fort bien trouvée. Ton texte est séparé par de superbes illustrations et il se laisse lire avec bonheur. Bravo et aussi merci pour ce bon moment.

3. Le 23 nov. 2020, par Artus Myrtle

Oooooh ! Mais c'était trop trop trop beau ! J'ai vraiment adoré ! C'est si bien écrit et illustré à merveille. Ca m'a permit de replonger un peu dans ce film que j'ai tant aimé lorsque j'étais un jeune enfant hahaha

Et alors cette histoires... Fiouf. Ca m'a presque mis les larmes aux yeux haha La fin est si douce... <3

Bravo Elea ! Vraiment bravo et merci d'avoir illustré mon personnage de cette façon. Ca lui colle à la peau et ça me va droit au coeur <3

4. Le 28 nov. 2020, par Angele

Ooooh cette histoire est trop mignonne ! J'ai adoré, bravo *-*

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