Scandale alimentaire
Par Clara Badaboum le 1 janv. 2014, - Edition n°99 - Lien permanent
Repus, vous vous attelez à un travail de digestion après des repas de fête copieux. L'équipe de la Gazette elle ne connait pas le repas, et c'est à une enquête de terrain, qui la conduiront des fourneaux de Poudlard12 aux plus mal famées des boutiques du chemin de Traverse, qu'elle se livre. Déclinant toute sieste méritée après le festin de Noël nous nous sommes interrogés sur la réussite de celui-ci.
Les tables croulaient sous les victuailles, le fumet de la viande embaumait l'air, le silence s'était fait dans la Grande Salle alors qu'élèves et adultes profitaient du repas concocté avec soin par les elfes de maison. Ce silence n'était troublé que par le bruit de mastication, et il s'est éteint sous les applaudissements adressés aux dévoués cuisiniers.
Nous ne nierons pas que ce fut un grand succès car c'est justement cela qui nous a mis la puce à l'oreille. Après avoir épouillé Alexeievna, nous avons chatouillé la poire et sommes entré dans la cuisine. Elle grouillait d'elfes aux mines satisfaites et aux doigts brûlés. Vêtus de torchons de soie, et de cache-théière (une mode lancée par le chef de cuisine Dobby, quelques années plus tôt) ils nous ont très bien reçu.
Mais quelque chose clochait. Comment avaient t'ils pu faire un banquet aussi copieux avec un budget aussi serré que le leur ? Après l'arrivée d'Hevi Shawn a la Direction des coupes drastique ont été faites pour financer le train de vie luxueux de l'ancienne directrice de maison. Les crus millésimés de madame Rosmerta représentent aujourd'hui une part substantielle des dépenses de l'école.
Après s'être auto-administrés quelques coups, les elfes ont fini par passer à table et cracher le morceau. Nous avons découvert une vérité bien moins rose que le saumon fumé servi un peu plus tôt. Ils avaient compensé la réduction des fonds alloués par l'école par des produits de substitution qui risquent de vous soulever l'estomac.
Farine de gnome dans le porridge, roquefort à l'affinage accéléré grâce à des Bandimons, du basilic à la place de basilic, des beignets de calamar géant qui a perdu quelques tentacules dans l'affaire, sans parler du boudin "spécial" produit par les chaporouges...
Les économies réalisées grâce à ces ersatz n'ont pas seulement permis de servir un succédané de festin à petit prix, mais aussi de financer le niveau de vie chaque jour plus opulent des jadis humbles serviteurs de l'école.
Ce scandale sans précédent nous montre que sans surveillance, même les créatures les plus serviles et loyales finissent par chercher à profiter du système. Offrir un salaire et des jours de congés aux elfes ne les aurait t'il pas corrompu ? Peut t'on leur donner une toque de cuisinier sans crainte de les libéré de leurs obligations ?
Article de Clara Badaboum, illustré par Chloé Yang.