La Gazette du Sorcier - Edition Poudlard12

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Quand Poudlard s'invite chez les moldus

C'est en lisant les commentaires de l'édition dernière que l'un d'eux a attiré mon attention. Permettant d'approfondir la question de la tolérance dans la saga, il questionnait le fait que plusieurs écoles étudient Harry Potter pour la notion de tolérance, ou encore le fait qu'elles utilisent ce même système de répartition pour créer des groupes homogènes. La curieuse que je suis s'est donc penchée sur la question posée par Meiling Ling, et avec son aide j'ai pu trouver plusieurs informations au sujet de l'impact de la saga sur les moldus.


D'abord, il semblerait que la saga Harry Potter ait vraiment eu un impact positif sur certaines générations. Dans le Sud-Est de l'Angleterre, dans le comté de l'East Sussex, deux des bâtiments de la Seaford Head School ont été renommés après la demande d'élèves ne souhaitant pas voir leurs établissements scolaires nommés "Winston Churchill" et "J.K. Rowling", ces derniers étant accusés par ces mêmes élèves de prôner de mauvaises valeurs, notamment au sujet de la pratique de tolérance.

Churchill, Premier Ministre britannique durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) n'aurait pas toujours agi en quête de tolérance durant sa période de pouvoir. Ce dernier étant accusé de torture, ou encore d'avoir donné l'ordre de tirer sur la foule à Athènes, en cas de soulèvement, lorsqu'il intervient en tant que membre de la résistance non communiste en 1944, par exemple.

Quant à J.K. Rowling, elle a, ces dernières années, tenu des propos souvent peu appréciés au sujet de la communauté transgenre qui semblaient en désaccord avec la tolérance prônée dans ses livres.

Les élèves de cette école ont rédigé une lettre expliquant leur ressenti quant à cela. Ils ont notamment écrit : "L'intolérance et la discrimination sont traitées très sévèrement par notre école et nous ne voulons pas promouvoir qui que ce soit ou quoi que ce soit qui encourage de tels préjugés" (traduit de l'anglais, provient du site britannique "Independent"). Alors que les élèves sont en continuel apprentissage de manière à pouvoir penser par eux-mêmes, afin de se faire leur propre avis sur ce genre de question, on peut se douter que des livres tels que les Harry Potter ont pu contribuer à une telle évolution, la tolérance étant une valeur largement développée par l'auteure.


Quant à la remarque de Meiling, Martin Richardson a, en effet, lancé le cours "Harry Potter et l'ère de l'illusion" en 2010 à l'Université de Durham, qui porte sur la citoyenneté morale. Ce cours s'axe notamment sur des détails que les spectateurs de la saga ne remarquent pas au premier visionnage, ces mêmes détails qui permettent de développer des leçons entières sur tel comportement, telle décision, telle manière de penser, etc.

C'est cette complexité représentée par J.K. Rowling à travers ses romans qui permettent de remettre en question la quasi-totalité des thèmes évoqués, qui peuvent être ensuite évoqués avec une nouvelle complexité, qui permet notamment de remettre en question ses propres choix, et sa propre manière de penser. D'autres universités ont suivi cette lancée, en instaurant des cours basés sur cette saga, partout aux États-Unis.


De même pour le Collège Vauban en Meurthe-et-Moselle, qui s'est inspiré de la saga pour mettre en place un projet qui permettrait aux élèves de développer des valeurs plus poussées. Les élèves ont été répartis dans huit maisons, elles-mêmes gérées par un préfet, c'est-à-dire un élève de 4e ou 3e année.

Ce n'est d'ailleurs pas la seule école à mettre ce système en place, et nombreux sont les établissements, notamment en Angleterre, qui fonctionnent sur ce système de répartition. On peut citer la Harrow School, une école privée non mixte de Londres, ou encore la Brownell-Talbot School, qui répartit ses élèves en douze maisons.

Pour les élèves, l'objectif est d'accumuler des points au cours de l'année - et ne pas en perdre - en quête d'une récompense en fin d'année. Pour les directeurs et professeurs, le but est d'amener les enfants à développer des valeurs de tolérance, d'entraide, de solidarité, gagner en responsabilité, tout ça sur un fond de compétition qui stimule les élèves.


Il suffit de lever le nez de son bouquin pour se rendre compte qu'une histoire, aussi banale qu'elle puisse être, a les moyens d'influencer chacun de nous, et contribue à un certain travail, nous permettant de penser par nous-même, de se faire son propre avis, et de pouvoir juger avec une réelle base d'arguments. Comme le dit le philosophe Friedrich Schegel : « Le langage est le premier instrument immédiat de la magie » ...
 

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Commentaires

1. Le 1 mai 2021, par Matka

J'adore cet article ! Harry Potter permet de développer des réflexions assez intéressantes, et j'ai récemment recommencé à les lire en version originale... ce qui permet de découvrir de nouvelles interprétations, quand la traduction ajoute ou retire des subtilités de langage.

Petite note cependant, j'ai été légèrement dérangée par la formulation suivante : "des propos souvent peu appréciés au sujet de la communauté transgenre". Ce ne sont pas des propos seulement peu appréciés au sein de la communauté transgenre, ce sont des propos transphobes et condamnables.

2. Le 1 mai 2021, par Charlotte Bolton

J'aurais adoré étudié dans un tel établissement, ça aurait été top. J'ai tenté de reproduire le modèle de Poudlard avec mes élèves de CE1 et ils ont énormément adhéré, car cela leur permet de se trouver en groupe et ils adorent se challenger pour gagner des points pour leur maison. Donc, c'est une bonne idée. J'aurais bien voulu suivre un cours à l'université sur Harry Potter en tout cas. Pour la petite anecdote, j'ai un livre de philosophie sur Harry Potter, il est très intéressant, comme cet article !

3. Le 2 mai 2021, par Nox De Leon

Ouah, un article top, c'est un vaste débat que la presse a déjà traité de plusieurs façons ! Les écoles primaires françaises, pour ce que j'en sais, ont parfois choisi le thème Harry Potter pour une classe ou deux, et il semblerait que quand c'est le Poudlard Express qui croise un autre train à une certaine heure, les réponses sont plus faciles à trouver que quand il s'agit de trains inconnus ! En tous cas j'aurais adoré tomber dans une classe comme ça. Ma nièce connait tout le vocabulaire espagnol du monde des sorciers, pas sûr qu'elle se débrouille en Espagne avec ça, mais bon, en tous cas elle s'amuse, c'est déjà ça !

4. Le 6 mai 2021, par Luan McTire

Waw ! Un article original et très intéressant ! On ne voit pas souvent d'articles de ce genre dans la Gazette, qui lie l'univers de Harry Potter à des faits divers. Je me souviens quand j'étais au collège, je regardais par la fenêtre les élèves qui faisaient du Quidditch en cours de sport. Je les enviais tellement !

5. Le 16 mai 2021, par BenPop

Cet article est vraiment intéressant et bien développé. J'avoue n'avoir jamais prêté attention à l'influence d'une saga et je trouve particulièrement impressionant l'impact qu'ont eut ces livres. Cet article est vraiment remarquable et ça me donne bien envie d'aller me renseigner à ce sujet. Un gros plus pour la conclusion que j'adore et trouve vraiment inspirante.

6. Le 18 mai 2021, par Meiling Ling

Magnifique bébé, je suis heureuse que mon commentaire et pu t'aider à mener à bien cet article. Quand Harry Potter et sortie en 1998 je rêve que tout cela existe. J'avais vraiment du mal avec le système actuel et je m’imaginai vive une autre vie un peu comme ces jeunes éleves aujourd’hui. C'est d’ailleurs a cette époque que j'ai rejoint un des premiers sites ou on pouvait s'inscrire sur une école virtuelle poudlard.org (et deviner quoi j'ai gardé le même pseudo mais pas la même maison je suis passé du vert au bleu hahaha)

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