Whassup ?!
Par Adrian Mander le 31 janv. 2014, - Edition n°100 - Lien permanent
« Fichtre,
sacrebleu, par le fessier de Merlin et les vergetures de Morgane ! »
me suis-je écrié hier soir en découvrant qu'il me fallait rendre
ce matin mon article sur l'actualité du monde moldu. Pourquoi tant
de panique, me demanderez-vous : les Poufsouffles ne sont-ils
pas connus pour leur assiduité ? Ouais, sauf que si c'était le
cas, on serait premiers à la coupe des quatre maisons et on aurait
davantage de membres du personnel, vous pensez pas ? Comme le
dit ma grand-mère, « qui joue trop de pipeau finira dans le
caniveau ». Une femme remarquable.
J'ai
donc quitté la fête donnée pour mon départ de la Gazette dans une
telle précipitation que j'en ai oublié ma culotte vibrante sur la
table, cependant que mon vomi granuleux coulait sur mon costume de
soirée. Il faut bien se soûler pour supporter le navrant spectacle
de Xania qui.. qui est Xania, tout simplement... Mais bon, on l'aime
quand même.
De
retour dans mon bureau, j'ai feuilleté la presse moldue. C'était
d'un tel ennui, toutes ces photos immobiles ! Et puis, toutes
ces informations à traiter... Trop c'est trop, mais cela ne m'a pas
fait reculer : « chui un bonhomme, moi, un vrai de
vrai ! »
Haoui
Mézilkiki, l'un des plus grands cinéastes actuels, sort Le
vit se lève,
qui clôture sa prestigieuse carrière : après les
pérégrinations de ses héroïnes dans Princesse Monogamie et le
Voyage qui chie et rote, ce grand monsieur de l'animation nous
raconte... attendez, je retrouve l'article... ah oui ! Il nous
raconte la vie et les mésaventures d'un groupe d'adolescents. Du
love et du fight sont au programme, semble-t-il : alors que sa
petite amie Valérie a fait une intoxication alimentaire au Burger
King de la gare Saint-Lazare, François s'interroge sur ses
sentiments. Est-il simplement ami avec sa partenaire de TPE, la jolie
Julie ? Aura-t-il le courage de s'avouer à lui-même son
attirance et de l'emmener à la boum sur son scooter ? Le
spectateur est maintenu en haleine tout au long du film, d'autant
plus que ce fil conducteur se trouve entrecoupé par une autre
histoire, plus tendue celle-ci : depuis que son camarade
Dieudonné a volé toutes ses quenelles à la cantine, Manuel est
furieux. Il va donc employer toutes ses ressources de délégué de
la seconde 3 pour mettre des bâtons dans son camarade. Enfin, c'est
ce que j'ai cru lire ; ce film me semble soudain très osé.
Et
sinon, quoi d'autre dans l'actu moldue ? La France et ses
inondations, les Etats-Unis et les tempêtes de neige, l'Espagne et
l'interdiction de l'avortement : morale de l'histoire, je
préfère vivre dans un pays sous le mauvais temps que dans un pays
hors de son temps.
Et
c'est sur ce brin de philosophie et un dernier vomissement que j'ai
finalement chargé mon hibou grand-duc de remettre cet article à
Clara, avec un mélange de satisfaction, de nostalgie et de vide.
Presque sept mois à travailler pour la Gazette, ce n'est pas rien.
Une aventure collective, et chaque mois ce défi d'écriture :
écrire des articles qui vous plaisent et qui me bousculent dans mes
habitudes d'auteur. Je ne sais pas si le défi est relevé, mais j'ai
été en tout cas très heureux de partager le fruit de ma plume avec
vous. A bientôt et merci !
Article écrit par Adrian et illustré par William Jones
Commentaires
Haoui Mézilkiki n'aurait-il pas aussi créé un château en buvant ?
Quelle culture cinématographique, Roxas !
Haha, super cet article ! Bien sûr que tu vas manquer à la Gazette avec tes articles à mourir de rire...