La Fin de Poudlard
Par Adrian Mander le 1 janv. 2014, - Edition n°99 - Lien permanent
Cet article a été réalisé dans le cadre d'un examen de legilimancie. Il ne constitue ni un élément du contexte du Monde Magique, ni l'annonce d'un RPG à venir.
Eldkula.
Ce simple nom, qui avait conduit l'un des plus grands centaures à la
folie, et qui avait empli la Forêt Interdite d'un chant mélancolique
et sibyllin. Les étoiles et l'Augurey, de concert, annonçaient la
fin imminente de Poudlard, lorsque l'étoile rouge Eldkula brillerait
au-dessus du château. Depuis cette terrible prophétie de Noël, la
brigade des aurors est en alerte.
Nous avons cherché quelle
pourrait être la source de ce danger ; or, les mouvements
inquiétants d'Astaroth, mage noir revenu d'outre-tombe dans la mine
alchimique de Kopparberg, nous laissent penser que la Crystal
pourrait ne pas y être étrangère.
Faisant fi du règlement
des aurors et des lois du monde magique, c'est sur la base de ces
simples soupçons, sans qu'aucune preuve ne les appuie, que j'ai
capturé un haut dirigeant de la Crystal et l'ai conservé prisonnier
dans un lieu tenu secret. Des jours durant, je l'y ai laissé seul,
avec une simple gamelle d'eau et de nourriture pour survivre ;
et ce n'est qu'au bout d'une semaine que je suis revenu à lui. Comme
je le désirais, son corps comme son mental étaient considérablement
affaiblis.
Ma baguette pointée sur lui, mes yeux vairons
fixant intensément les siens, je l'ai questionné. Que savait-il
d'Eldkula ? Et lorsque je prononçai la formule et créai un
lien entre nos esprits, ce que la legilimancie me permit d'entrevoir
tenait du cauchemar.
D'abord, j'entendis un long et grave
hurlement, non celui d'un homme mais d'une bête ancienne et
furieuse, tel le cri d'une divinité ou d'un titan de jadis, tandis
que la pestilence du soufre me donna des haut-le-coeur. Au fond d'un
cratère, le plus imposant dragon qu'il m'ait été donné de voir se
débattait, tandis qu'une centaine d'hommes vêtus de noir lui
lançaient divers sortilèges afin de l'affaiblir. Face au dragon,
une silhouette encapuchonnée traça une suite de symboles dans
l'air : c'était Astaroth, ou du moins son essence mentale,
emprisonnée dans le corps de son serviteur comme ce fut autrefois le
cas de Lord Voldemort. La simple présence de ce mage noir glaçait
d'effroi mon prisonnier, et d'autres images s'y substituèrent.
Je
revis l'ancien roi de la Tour Bleue, revêtant sur sa tête un heaume
de fer tapissé d'une rune blanche. Astaroth, perché sur un corbeau
géant, faisait face à plus d'une dizaine de géants, et davantage
d'homoncules, ces êtres contre-nature auxquels l'alchimie donne
naissance. Dans sa main, Astaroth levait un grand fléau médiéval,
par lequel il prenait symboliquement le commandement de l'armée que
la Crystal était en train de lever. Une armée, dont l'unique but
était d'anéantir ses ennemis.
Et Poudlard était en tête de
liste.
Je ne fis qu'entrevoir le visage de Garland, dirigeant
suprême de la Crystal, tandis qu'il ordonnait à mon otage de faire
préparer Eldkula. Bientôt le météore serait transporté au-dessus
du château, prêt à être ouvert et – ce furent alors les
derniers mots que j'entendis – à libérer « Le Porteur de
Lumière ».
Et je revins à moi, avant que l'épreuve de
la legilimancie ne me fatigue à outrance. Face à moi, le cadre de
la Crystal tremblotait, les yeux larmoyants et les traits déformés
en une grimace misérable. Ne sachant contenir ma peur comme ma
colère, je le frappai avec violence au visage, lui brisant le nez.
La Crystal était prête à mener l'offensive la plus terrible qu'ait
connu Poudlard ; et nous, les aurors chargés de sa protection,
ne pouvions plus empêcher cela de se produire.
L'étoile
rouge a commencé à briller. Il est probable que le dernier chapitre
de notre histoire vienne, lui aussi, de débuter.
Article écrit par Adrian et illustré par Chloé Yang