La Gazette du Sorcier - Edition Poudlard12

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[Informations] Ils voulaient changer le plomb en or

Hikari: plomb en or

Minuit l'heure du crime ! Non, en fait, non. C'était plutôt 19h l'heure du crime ce jour-là. Une fin d'après-midi calme et paisible, une journée tranquille s'achevant, et un cri retentit. Le meurtre sanglant d'une pomme de terre récalcitrante. Ou alors, celui de Snaïla, l'actuelle apprentie maîtresse des potions, touchée en plein cœur par les douces paroles d'Adrian Mander. Une déclaration d'amour ? Non, vous n'y êtes pas. Plutôt l'élément déclencheur de la Troisième Guerre Mondiale.
« Une option d'alchimie en sixième année ? Vous plaisantez monsieur Mander.
- Comment ? Répondit ingénument Adrian. Pas du tout voyons. Si je plaisantais, j'aurais mis un ou deux smileys... »
On aura connu casus belli plus retentissant, mais le gant était jeté (ndla : quel gâchis !). L'alchimie, domaine réservé des maitres des potions, se trouvait menacée de devenir autonome. Après une suggestion malicieuse de partager l'enseignement de cette discipline entre plusieurs professeurs, puisque l'alchimie, domaine grandiose et complexe, rassemblerait selon les dires de certains, un nombre incalculable de matières différentes, le coeur de la Concierge se serra à cette nouvelle menace. Cela ne se passerait pas ainsi !
Si Coconut et Snaïla étaient expertes dans l'art de mettre la gloire en bouteille, elles n'avaient ni l'envie, ni peut-être la capacité, d'enfermer leur fierté en flacon. Alors que les enseignants potentiels commençaient à faire le siège du bureau de Lust, Coconut glissa nonchalamment à la Directrice lors d'un repas :
« J'ai beaucoup d'appréhension concernant le recrutement... L'alchimie est un art subtil, et les charlatans sont légion...
- Ah ? Et vous avez sans doute une idée pour les dévoiler ?
- Je n'y avais pas tellement réfléchi à vrai dire... Mais maintenant que vous m'en parlez, je pense qu'une preuve de leurs aptitudes devrait être requise. Et par aptitude, j'entends... talent.
- Oh, en effet, je vois. Cela pourrait se faire éventuellement, les calendriers commencent à se décharger, le ministère n'a pas encore envoyé les nouvelles directives quant au blanchissage des dents de Sombrals.
- Parfait ! Je voyais plutôt quelque chose d'incontestable, qui corresponde aux critères d'exigence élevée de notre école... »
Lust jeta un œil autour d'elle à la table des professeurs, cherchant du regard des traces d'exigence chez la clique hétéroclite et bruyante chargée d'assurer les cours.
« Euh oui je suppose. Mais dites-moi, vous avez quelques vagues notions d'alchimie, non ? Que proposez-vous ?
- De vagues notions ? Manqua de s'étouffer Coconut. Bien davantage... et bien à vrai dire, je pensais à une réalisation alchimique permettant de transformer le plomb en or. La pierre philosophale, vous avez sans doute entendu parler ?
- Oui, en effet. J'ai suivi des cours moi aussi Mademoiselle Dynamite. Bien, entendu, nous ferons ceci, je vous enverrai mon phénix pour plus de détails. Bon fin d'appétit à vous. »
Lust se leva, laissant Coconut à son pudding. Ainsi, un deuxième gant en était jeté, mais toute l'histoire ne s'arrêta pas là. Rien ne put empêcher les rouages de la machine de se mettre en marche, même pas les idées novatrices de Percivale, qui, en idéaliste convaincu, proposait de refondre le système pour intégrer l'Alchimie. Ni même le pudding du jeudi soir qui apaise les différends autant que les fringales. Rien n'était assez puissant pour vaincre la détermination.
Les professeurs les plus souterraines du Château n'avaient plus qu'à s'atteler à la dernière étape de leur entreprise, la plus ardue : Reproduire elles-mêmes la pierre philosophale pour l'emporter lors du recrutement.
Lust avait fourni aux postulants les plus prometteurs le matériel et les locaux suffisants pour mener leurs propres expérimentations, tant et si bien que le Château embauma bientôt d'une odeur de salpêtre et de soufre. Des chargements de plomb arrivaient quotidiennement à la gare de Pré-au-lard. Les élèves, en pleines révisions, croisaient souvent leurs professeurs dans les couloirs, dans le parc, toutes échevelées, courant d'un côté ou d'un autre, pour ramasser l'ingrédient miracle qui les feraient réussir. Leurs longues capes noires s'ornaient de tâches, tombaient en lambeaux, leurs mains disparaissaient sous une épaisse couche de poussière couleur boue et un dragon aurait pu se lover confortablement dans leurs cernes. La Poufsouffle, d'ordinaire si gourmande, ne mangeait plus qu'un rôti tous les deux jours, et Snaïla ne touchait plus que les vieux grimoires dénichés dans les recoins les plus sombres de la Réserve. Hélas, rien n'y faisait.
Leurs concurrents ne ménageaient pas leurs efforts non plus : les cuisines furent pillées de tous leurs chaudrons, obligeant les elfes à utiliser une batterie de casseroles moldues ramenée par Julia. Un concurrent particulièrement désespéré tenta de tricher, mais le gobelin de Gringotts embauché pour le jury ne fut pas dupe.
Poudlard12 était devenu, à bien des titres, une poudrière. Qui peut dire ce qui joua le rôle de l'étincelle ? Toujours est-il que les Cachots mis à disposition par la conciliante directrice furent réduits en poussière, condamnant la Salle Commune des Serpentards et piégeant les vaniteux prétendants au siège entre les gravats.
Et devinez qui, d'un autre monde, assis confortablement et sirotant gaiement une boisson dorée, riait aux éclats ? On le disait immortel, mais le fou rire devant l'absurde eut raison de Nicolas Flamel.

Article de Lysane Swan avec la collaboration de Crok Mitaine, illustré par Hikari de Chantraine.

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Commentaires

1. Le 26 juin 2012, par Emma Ployé

Magnifique histoire j'ai adoré!! Bravo à Lysane Swan!

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