Novice. Je pense que c'est le bon mot pour décrire mon rapport au Quidditch. Pour avoir assisté à au moins 2 demis minis entraînement, je peux dire que mes connaissances sur le sujet ne vont pas très loin. Mais ce n'est pas tout, je suis également beaucoup intriguée. La coupe d'Argent venant de se dérouler, je n'avais pas de meilleur moment pour y jeter un œil un peu plus attentif. Usant l'excuse de rédactrice pour me rapprocher des différentes équipes, j'ai pu commencer à mener ma petite enquête.
Petit avertissement au lecteur : effectivement, je ne m'y connais pas du tout. C'est pour ça que pour cet article, je repartirai des bases. Même des fondements des bases, je pense. Ainsi, si vous y connaissez au moins aussi bien que moi sur le sujet, j'espère vous permettre de commencer sans être perdu. Et si vous êtes déjà trop cultivé, eh bien il est l'heure de faire quelques révisions.
On m'avait dit que le début était simple. Le Quidditch, c'était un sport où tu volais sur un balai. Ok, ça j'avais compris. J'arrive donc au stade, pour commencer la visite guidée. Certains joueurs étaient en train de s'échauffer, avec des balais. Super ! Première information vérifiée ! À peine avais-je eu le temps de l'inscrire sur mon carnet que je vis des joueurs débarquer sur des bisons volants. Dans ma tête, les bisons et les balais étaient deux choses différentes ! On me confirma que c'était bien des joueurs de Quidditch, de Poufsouffle. Ça avait le mérite d'être original et classe ! Donc, le Quidditch ne se jouait pas que sur des balais. Ça ne m'avançait pas tout ça !
Ensuite, on me présenta le matériel. Vraiment concentrée, j'écoutai avec attention. Un souafle, que les poursuiveurs se passent, pour les mettre dans des sortes d'anneaux qui servent de but. Mais comme ça aurait été beaucoup trop basique d'en mettre un, ils avaient opté pour trois.
Deux cognards. Ah tiens deux ! Voici un chiffre qui n'avait pas encore été utilisé. Ça, j'ai tout bien compris. C'est une partie vachement sympa : ton but est d'utiliser un gros bâton en bois pour taper le plus fort sur une balle légèrement folle, pour la faire arriver à toute vitesse sur des joueurs. Mais trop bien ! La première question qui m'est venue à l'esprit est : Que se passe-t-il si tu rates ton coup et que tu ne touches pas le cognard ? Est-ce qu'il t'arrive en plein sur la tête ? Parce que j'ai vu à quoi il ressemblait, et sincèrement, je préférerais rester loin de ça. Je n'ai pas osé poser ma question, parce que les balles se trouvaient trop prêts de moi. Mieux valait-il ne prendre aucun risque.
Et pour finir, un vif d'or. Une balle petite, mais super importante ! Pour faire simple, ça fait la taille d'une noix, on a du mal à la voir, elle est extrêmement rapide et peut virer de sens sans problème, et le but est de l'attraper. (Au passage, celui qui doit l'attraper s'appelle l'attrapeur. Smart ! Et au moins un truc que je vais retenir). Pour le repérer sous la pluie et le vent, il faut avoir une superbe vue ! Mais bon, ce n'était pas non plus comme si c'était un terrain à ciel ouvert et qu'il pouvait se balader partout ! Après, ça doit vraiment être magnifique à voir. Manque plus que tu sois en train de faire ta plus jolie pirouette pour le suivre et que tu te prennes un cognard. Parce que là, tu en verras des choses tourner autour de ta tête, mais ça sera plutôt des étoiles. Bon courage pour les attraper !
Pour le matériel, c'était bon ! J'avais vu de quoi comprendre un match. On me fit visiter quelques endroits sympas, les vestiaires, les placards de rangement, et une joueuse attentionnée me montra même la réserve de nourriture. C'était plutôt mignon ! Dans les coulisses, l'atmosphère était à la fois tendue et bon vivant. Il y avait de quoi, en même temps. C'était le dernier entraînement avant le match du soir, qui serait d'une importance cruciale pour la coupe.
Dans la petite salle que se réservait les Serdaigle pour réviser leur stratégie, le tableau était sans dessus dessous. Il y avait des flèches, des ronds, quelques carrés, et aussi des croix. J'étais en train de me demander ce que ce dessin, qui devait être de l'art abstrait, pouvait bien représenter. Personnellement, j'hésitais entre une licorne qui prenait son envol, escortée par des Croups et des Veracrasse en train de rigoler, ou bien une étagère où était posé un bol de fruits et une assiette de crêpes. Ah ! Et peut-être un pot de confiture à côté ! Je fixais le tableau, persuadée que la réponse apparaîtrait sous mes yeux. À ce moment-là, la Capitaine m'expliqua que cela était le schéma de leur prochaine stratégie. Les mots : interception, formation, flèche et pince revenaient le plus souvent, mais je ne comprenais pas le sens profond de tout cela. La licorne avait peut-être été attaquée par une flèche ? C'était définitivement un grand mystère.
Après que l'on m'est gentiment fait comprendre que chacun avait besoin d'un peu de calme, je sortis des vestiaires pour aller jeter un coup d'œil aux gradins. Les plus fervents supporters s'étaient déjà installés. J'ai pu faire face à une variété de maquillage assez exceptionnelle, mais manquant d'un peu de diversité au niveau des couleurs. On restait globalement dans le jaune et le bleu, tout de même.
Toute ravie, j'interrogeais un élève de plus ou moins troisième année, au sujet de son ressenti sur le match qui allait se dérouler :
J'ai très hâte ! Ça va être juste magnifique ! Les poursuiveurs, les batteurs, et les attrapeurs s'élevant ensemble dans le ciel, cette rapidité d'action, ces mouvements... J'espère que le match sera aussi beau que la dernière fois, avec des Tremblantes de Wronski ou encore des attaques en faucons. Enfin, il ne faut pas se prendre pour les Kenmare Kestrels non plus. Mais j'espère aussi du fair play, ne voulant voir ni Tranchefoule, Pincevif ou Boitenchoc. Ce n'est pas comme si on jouait sur des Friselunes ! C'est plutôt l'équivalent des flèches d'argent de l'époque, c'est plus perfectionné et révolutionnaire. Non mais parce que... Je le gratifiai d'un merci pour l'arrêter là. Le chinois est une magnifique langue, quoique un peu compliqué à comprendre pour moi. J'avais repéré attrapeur, c'est tout. C'est celui qui devait faire attention à ne pas voir trop d'étoiles, je crois. Il y avait encore cette histoire de flèche en revanche. La licorne s'était donc pris une flèche d'argent ? Humm, une piste à élucider...
Les gradins commençaient à se remplir sérieusement, lorsque je me rapprochai donc d'une autre élève, qui semblait être en première année. Je prenais moins de risques, comme ça. J'ai ainsi eu le droit à une réponse beaucoup plus claire : Je suis contente d'être là, car j'ai déjà pu voir quelques matchs, et c'était très sympa. J'aime bien voir comment les joueurs arrivent à se passer la balle pour les mettre dans les cercles, je trouve ça joli. Mais je ne comprends pas toujours tout.
Ça, je comprenais. Des mots clairs, incroyable ! Mais je me tus, laissant les spectateurs tranquilles, car le match allait commencer !
Les joueurs firent leur entrée sur le terrain. Il y en avait beaucoup ! J'essayai de les repérer, voir lesquels étaient ceux qui lançaient le swouffle, qui devait assommer les autres, et qui attrapait les noix volantes. Rapidement, j'abandonnai :
1- Les joueurs bougeaient en continu, donc impossible d'en suivre un des yeux
2- Les balles, une fois lancées comme ça, se ressemblent toutes. Elles vont vite, quoi. Enfin, sauf la noix. Celle-là, je ne la voyais définitivement pas. Compliqué de comprendre les rôles, comme ça.
3- J'étais deconcentrée dans ma recherche par des applaudissements réguliers, et des grimaces du gardien. Mais bon, c'était beau à voir !
Je décidai donc de m'imprégner de l'ambiance, d'applaudir à tout rompre lorsque les autres applaudissaient. C'était très sympa, en réalité, l'ambiance sportive. C'est chaleureux, accueillant et ça donne envie. Enfin, sauf mes voisins. Ils étaient tous en bleu, et une fois sur deux, quand j'applaudissais à tout rompre, ils me devisageaient et restaient silencieux, ou lâchaient des ohhhh... J'avais l'impression que c'était plus souvent quand le gardien de droite faisait une grimace. Je n'ai pas compris pourquoi, mais ça ne m'a pas empêché d'applaudir !
À un moment, les joueurs étaient vers le centre, deux faisaient des pirouettes, et les gens se sont mis à applaudir particulièrement fort. Zut ! J'avais dû rater un grimace ! Étrange !
Puis tous les joueurs posèrent pieds à terre, se serrerent la main, mais les Serdaigle parraissaient particulièrement pressés de partir. En revanche, les Poufsouffles, après avoir laissé leurs bisons brouter un peu, se sont mis à chanter, danser, crier. Ça faisait mal aux oreilles, particulièrement le chant, mais je compris une chose : ils avaient gagné !
Je n'avais pourtant pas vu la licorne. La prochaine fois, je regarderai plus attentivement !