Ne cédant pas à la panique, Lionel se sert un café pour accompagner ces scones. Mais il perd son calme en voyant au fond de sa tasse, une croix de marc. Si cela vous semble un signe de bonne augure vous feriez bien de ne plus dormir pendant les cours de Mlle Van Lackshad, seul le Sinistros pourrait être plus inquiétant. 

Et soudainement, il voit désormais son fox-terrier brun d'un tout autre oeil. Sous la pluie tandis qu'il gronde sur les passants, il lui apparaît noir, hirsute, énorme. Persuadé d'avoir vu le Sinistros il prépare ces dernières heures le plus sereinement possible. Quand on est aussi doué en Divination, on se prépare à connaitre l'heure de sa mort.

Après avoir mis à jour son testament, réglé quelques factures impayées, écrit son épitaphe "Lionel Kaercaradoc, chercheur estimé et ami fidèle, a toujours eu une longueur d'avance sur le futur, et même sur sa mort" et quelques lettres d'adieu à ses proches -ainsi qu'une lettre d'insulte à l'intention de son ex-femme- il prend contact avec les pompes funèbres qui lui livrent rapidement un cercueil de belle facture, et une pierre gravée. 

Après avoir envoyé son avis de décès à la Gazette, et sortit la poubelle, il prend un dernier bain, se gave de pâtisseries - ce qu'il n'avait pas fait depuis le début de son régime - enfile un costume trois pièces et se glisse dans son cercueil qui trône au milieu de son salon. Pour réduire les frais de services funéraires probablement. Et c'est dans ce cercueil fermé qu'il meurt d'asphyxie. 

Certains lecteurs septiques penseront peut être à une prophétie auto-réalisatrice mais à la Gazette on ne doute pas un instant du talent du grand Lionel Kaercaradoc.