Chronique des Biblio'
Par Nienna-Lunnen Van Dark le 17 janv. 2010, - Édition n°52 - Lien permanent
Voici la Chronique de nos chères bibliothécaires qui a été rédigé pour ce numéro par Kristell Aelez.
En parcourant les étagères de la
bibliothèque de P12, vous vous êtes sûrement déjà retrouvé au milieu de
livres en vers. Les poésies sont le moyen idéal de formuler une idée ou
un sentiment en peu de mot. En effet, un poème court peut contenir plus
qu’un roman, ce n’est pas la longueur qui compte dans ce genre
littéraire, mais le contenu. Je vous invite, ce mois-ci, à faire
connaissance avec la plume poétique de certains pédouziens.
Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de Adrian Caesar Riders et
de Esther Greyback. On les retrouve dans des styles totalement
différents suivant leur choix de recueil, mais je suis sure que vous ne
douterez pas de leur talent !
Tout d’abord, Adrian Caesar Riders se découvre dans quatre
recueils : Les Mots Armés, Belle Latine, L’Ombre et Les Ecorchés… Le
thème de la guerre est omniprésent créant un monde funeste que Adrian
qualifie de « déplorable ». On est surpris par la beauté de sa plume
qui nous plonge dans un univers pourtant si noir…
Chapitre 7 : Enfant de la Rose

On m'a fait naître dans un potager comme tout garçon qui se respecte
Mais pourtant, j’aurais voulu voir le jour autrement que dans pareille secte
Apparaître dans les replis soyeux de la rose mélancolique
Pour y vivre, y mourir, m’y abriter lors de tempêtes tragiques
Y aimer tous les êtres, et m’abriter de toutes les haines
Pouvoir vivre comme je l’entends, pouvoir aimer comme je le sens
Je voudrais pouvoir me jeter dans les pétales de ma reine
Et y renaître, au beau milieu de ce magenta luxuriant
Je désirerais juste rester à la merci d’une fleur voisine
D’un autre enfant de la rose, de quelqu’un qui me comprenne
Aujourd’hui, je me fane, me pétrifie, devient statuette de résine
Sans plus pouvoir résister aux coups que l’on m’assène
Et pourtant, je rêve d’une fleur salvatrice, un espoir qui m’appelle
Celui de ces pétales de sang, de vie, une déesse si belle
Qui, dans mes chimères, me voudrait voir subsister dans sa soie
Enfant de la Rose, enfant égaré, ne sait plus rien de soi
Que l’on me donne une rose, pour que je m’y noie…
Ensuite, dans un style plus léger, Esther Greyback nous fait partager une vision mêlée d’amour et de mort… Lorsque que je lui en parle, Esther me confie : « Je vais parfois valser avec l'amour, pour passer ensuite avec la joie de vivre, et enfin retomber dans la mort. » Une vision lunatique d’après elle, mais enfin, tout le monde passe dans sa vie par ses états de faits… Je pense donc que chacun d’entre nous peut se retrouver dans ses paroles, et dans ses poèmes.
Chapitre 4 : Saison Eternelle.

Qui demeure encore.
J'apprend sous cette lumière évanescente,
La douceur d'un ciel qui m'échappe encore,
Les regrets empoisonnent mon âme errante,
Rendez donc la liberté à mon corps.
Une nuit sans lune effleure mes rêves,
D'un paysage qui ne sera pas mien,
Dansent les ombres sans aucune trêve,
De la pénombre de nos vies, plus rien.
Je m'éternise, comment survivre encore ?
Nos larmes se rongent de l'intérieur,
Plus de souffle, nous sommes déjà morts.
Où donc trouver cette ultime erreur,
Puisque nous ne verrons jamais l'aurore,
Qui n'accepte que pour amour la peur.
Esther joint une Musique à ce sonnet pour nous permettre de se placer dans un état d‘esprit particulier.
J’espère que cette parenthèse poétique vous aura plut… L’équipe de la bibliothèque vous donne rendez-vous le mois prochain avec un article consacré à une figure emblématique de la bibliothèque.
Illustré par Nienna-Lunnen Van Dark.