Un homme à la mer
Par Adrian Mander le 11 août 2013, - Edition n°95 - Lien permanent
S'asseoir devant sa feuille blanche, sa plume et sa tasse de café. Rechercher une idée. Ecrire.
Non.
S'asseoir devant sa feuille blanche, sa plume et sa tasse de café. Regarder sa feuille blanche. Tapoter sa plume. Boire un premier café et rechercher une idée. Regarder, tapoter, boire, rechercher. Et finalement trouver. Alors écrire ?
Non.
Regarder sa feuille blanche. Tapoter sa plume. Chercher un cap. Regarder, tapoter, chercher. Regarder, tapoter, chercher. Et finalement trouver. Alors écrire ?
Oui.
Rapprocher sa feuille blanche. Se saisir de sa plume. Chercher ses mots et gribouiller. Chercher, gribouiller. Est-ce ainsi que cela finit ?
Non.
Chercher, gribouiller. Raturer ses mots, en chercher d'autres, en raturer d'autres, puis froisser sa feuille et tout jeter. Prendre une nouvelle feuille blanche. Tapoter sa plume. Chercher un autre cap. Tapoter, chercher. Tapoter, chercher. Et puis chercher ses mots et gribouiller. Chercher, gribouiller. Et là, c'est fini ?
Non.
Gribouiller, raturer, jeter. Gribouiller des mots, raturer des idées, chercher un autre cap. Gribouiller un cap, raturer des mots, chercher une autre idée. Gribouiller des poèmes, raturer des nouvelles, chercher l'humour. Gribouiller des moustaches sur Baudelaire, raturer la photo de Poe, chercher Nabilla. Jeter l'encre dans l'amer et pêcher le thon. Jeter, jeter, plancher, pêcher, tomber.
Un homme à la mer.
Beaucoup de mots pour rien.
Article écrit par Adrian et illustré par Wilhemina Compton
Commentaires
J'aime beaucoup la touche poétique que tu donnes à la Gazette par cet article. C'est très réussi.
Une touche poétique et une très belle illu'. Un duo gagnant !