[Feuilleton] La marque des paillettes - suite et fin -
Par Cannelle le 1 mai 2011, - Edition n°67 - Lien permanent
Sans aucun doute, car c'était la
première fois qu'elle ratait un pas. Défigurée par le choc, la vue
brouillée par le sang et les larmes de rage, elle jeta un coup d'oeil
vers les coulisses et y aperçut ses rivales. Les épicées, un groupe de
cinq filles aux voix banales, au talent de danseuses médiocre. Leur
chorégraphie résidait uniquement dans leur tenue, ou plutôt dans
l'absence de tissu. Bref, un girl band sans grand intérêt. Crokinette
eut le temps de voir la meneuse ranger un bout de bois de la taille
d'une baguette dans sa cuissarde violette. Ulcérée, Crokinette lança
sans s'en rendre compte et sans baguette ce qui s'apparentait à un
sortilège de chauve furie dans sa magie encore balbutiante.
Puis ce fut le noir complet. Poudre d'obscurité du Pérou ? L'air vibrait
sous la puissance des « Oubliettes ! » lancés sur tout le périmètre de
la salle. Sortilège ancestral maîtrisé à la perfection par la Brigade
des Oubliators, je suis, je suis ? (Nos remerciements à Bdragon pour
cette magnifique imitation de Julien L.) C. fut embarquée sur un balai
et conduite au Ministère pour répondre de ses actes. Elle et les Epicées
furent directement emmenées dans la salle d'audience 10.
Un patronus en forme de phacochère surveillait l'assemblée. Le juge, M.
Ramage, lointain cousin de celle-qui-murmure-à-l'oreille-des-chats,
s'adressant à Crokinette :
- Connaissez-vous le décret sur la restriction de l'usage de la magie, mademoiselle ?
- Je lis que Martin Miggs, le moldu fou. Vous devriez essayer, ça vous détendrait peut-être.
- QU'ON LUI COUPE LA TETE !
Le juge était devenu aussi rouge vermillon que son noeud papillon.
- Voyons M. Le juge, un peu de tenue, se permit le greffier.
Ramage, se tournant vers ce dernier en lui arrachant sa plume :
- QU'ON LUI C..
Et le patronus enchaînant :
- HAKUNA MATATA !
L'audience fut interrompue pour des raisons techniques évidentes.
Crokinette sauva ainsi sa jolie peau in extremis, montrant les
défaillances de notre cher Ministère – qui ne sont plus à prouver -.
Même si elle s'en sortit sans punition, cet accident la traumatisa, en
tant que premier et seul échec de sa carrière. Mais récemment, lorsque
son manager l'avait forcée à faire un duo avec les épicées, ce souvenir
avait refait surface. Duo bien chaotique, hurlé plus que chanté, battu
plus que dansé. Et si vous pensiez qu'à 5 contre 1, Crokinette n'avait
aucune chance, vous n'avez rien compris. Sourire sardonique aux lèvres,
elle fit un strike des Epicées.
Après cette spectaculaire performance, Crokinette décida d'arrêter sa
carrière et de réaliser son rêve d'enfant. Devenir Bibliothécaire, ou
serveuse, et peut-être même travailler aux côtés de Lust caféine.. Mais
son visage et son corps étaient bien trop connus pour réaliser l'un de
ces projets. CJ se rendit donc chez un métamorphomage.. Crok Mitaine
était né. Il mena ainsi une toute aussi brillante carrière, s'aidant
quelquefois de son talent.
- Article écrit par Clara Badaboum et Cannelle, illustré par Kate Laflamme -