Par Judith Dixon le 1 juil. 2021,
Dans le Bescherelle, les crimes orthographiques sont considérés comme particulièrement monstrueux. À Poudlard, des bibliothécaires qui enquêtent sur ces crimes œuvrent dans l’ombre, quotidiennement, pour assurer la sécurité de tout un patrimoine culturel. Voici leur histoire.
© New-York, Unité spéciale
Pour travailler dans cette équipe, les membres doivent avoir quelques qualités, cela va de soi. Ce que vous ne savez pas, c’est que les bibliothécaires sont en réalité des super-héroïnes en devenir. Pour cause : la généreuse et grande bibliothèque donne de grands pouvoirs à ceux qui prennent soin des ouvrages. Avec un peu de chance, ces super-pouvoirs vous donneront vous aussi l’envie — non pas d’aimer, même si aimer est une des plus belles choses sur cette Terre et que s’il y avait plus d’amour, il y aurait plus de paix, mais là, on s’égare de notre sujet — donc, vous donneront l’envie, peut-être, de devenir un.e super-héros.ïne de la bibliothèque en rejoignant le rang des bibliothécaires.
Les yeux rayons laser
La première des sacro-saintes règles du club select de l'équipe est l’orthographe. Avec leurs corrections plein la tête, les bibliothécaires apprennent plus facilement à débusquer et corriger des erreurs (sauf les leurs, pour la plupart du temps). Elles peuvent râler pour des choses aussi futiles que l’utilisation d’un trait d’union à la place d’un tiret cadratin pour les dialogues. En étant dans l’équipe, les bibliothécaires apprennent à se relire trois millions de fois s’il le faut, parce qu’une bibliothécaire qui fait des erreurs d’orthographe, ça craint un peu. Elles tiennent à leur image, tout de même. Ce pouvoir implique également de devoir s’empêcher de corriger à tout va des personnes qui n’ont rien demandé, sous peine de perdre petit à petit tout son entourage. La légende raconte qu’aucune bibliothécaire n’en est capable sur le long terme, ce qui explique leur cercle amical très restreint.
La super-force mentale
Les gens normaux, quand ils lisent un livre, s’arrêtent de le lire si ce livre ne leur plaît pas. Les bibliothécaires ne le peuvent pas car elles sont dans l’obligation de corriger le livre jusqu’au dernier paragraphe, jusqu’à la dernière ligne, jusqu’au dernier point, même si ce livre les ennuie. Ce pouvoir permet de lire un texte plus facilement, en oubliant parfois cette lecture qui est peu appréciée. Rassurez-vous, ce cas de figure est assez rare. Ainsi, restez indulgent.e.s avec vos bibliothécaires que vous pourriez surprendre en train de lire des ouvrages étranges, parce qu'il faut bien que quelqu'un se dévoue : parfois, elles doivent lire à contrecœur les aventures d'une licorne de l'espace qui répand l'amour sur son passage et fait tomber amoureux Hermione et Rogue...
La rumeur raconte qu'Angele n'avait pas l'air de passer un si mauvais moment avec ce livre entre les mains, cela dit. Comme quoi !
La mémoire des raccourcis
Alors que l’on pourrait se ficher comme d’une guigne des majuscules accentuées, que nenni pour les bibliothécaires qui ont le devoir de corriger ces infamies. Pour corriger cela, elles ont une liste très sélective des lettres majuscules accentuées que l’on ne peut pas faire juste en appuyant sur une touche. Ce pouvoir leur donne une capacité de mémorisation hors-norme pour des choses qui peuvent paraître inutiles pour le commun des mortels. ALT+174, ALT+175, ALT+0192, ALT+0199, ALT+0201, ALT+128, ALT+144 et ALT+183 n’ont plus de secrets pour ces grandes dames. Ces raccourcis entraînent de fréquents débats en salle du personnel puisqu’il existe des raccourcis en double, que chacune des bibliothécaires est prête à défendre bec et ongles. Enfin, ça a l’avantage de faire croire au monde entier que les bibliothécaires sont capables de communiquer dans leur langue bien à elles.
N’oubliez pas toutefois que de grands pouvoirs impliquent également de grandes responsabilités (ou du moins, de grandes responsabilités pour prendre soin des livres de notre chère bibliothèque) et, malgré ces pouvoirs fabuleux, elles continueront toujours d'appeler « zigouigoui » le fameux ξ qui signale la correction d’une critique.