[Actualité] #immersionchezlesmoldus
Par Deborah Chloé Parker le 1 sept. 2012, - Edition n°83 - Lien permanent
Mon badge me met mal à l'aise, ma cravate Serpentard m'attire des
regards mauvais. Je ne sais plus à quel moment j'ai évoqué l'idée de
cette visite au Service des détournements de l'artisanat moldu, mais
j'aurais dû avant de le faire lire mon horoscope du jour qui disait
sûrement "tournez sept fois votre langue dans votre bouche avant de
parler".
Nous sommes le 31 août, et ma cible du jour m'adresse un sourire figé
depuis le bout du couloir. Je suis sûrement son premier rencard depuis
dix ans - sa main est moite, il s'appelle Denis et ses oreilles sont
décollées de son crâne. Il ne reste donc plus qu'à prendre des notes,
coincée dans un coin du coin de salle qui lui sert de bureau.
Deborah : Bonjour
Denis, vous êtes employé du Service des détournements de l'artisanat
moldu, dans le Département de la Justice Magique. En premier lieu,
est-ce que vous pouvez nous dire en quoi consiste votre travail ?
Denis : Nous
sommes chargés de protéger les Moldus des objets magiques qui, par
accident ou par volonté de nuire, peuvent les blesser ou leur révéler
notre existence.
Deborah : Très bien, merci de cette précision. Bien, et concrètement, racontez à nos lecteurs ce dont vous vous chargez actuellement ?
Denis : Depuis
maintenant quelques années a surgi chez nos amis Moldus un phénomène que
nous ne parvenons pas à comprendre. Les facteurs, qui distribuaient
auparavant le courrier, ont été remplacés par les équivalents de nos
hiboux. Un peu comme dans les années 98 quand tous les hiboux se sont
appelés Hedwidge, les Moldus ont nommé ces équivalents par des noms que
nous retrouvons à travers la planète : Wifi, Ainternate, Faïssbouc,
Touiteur, Gougueule.
Deborah : Ces noms semblent tous anglais, qui est responsable de cette invention ?
Denis : C'est
toute la question. Nous soupçonnons les sorciers d'avoir inspiré voire
créé ce phénomène, mais nous ne parvenons pas à comprendre leur but.
Notre hypothèse la plus convaincante est pour l’instant que ceux-ci sont
des partisans de la cohabitation pacifique entre sorciers et moldus. Il
s'agit de sorciers très entraînés qui ne reculent devant rien : nous
n'avons jamais pu surprendre un seul hibou répondant à l'un des noms que
j'ai cités et en avons déduit que leurs créateurs leur ont fait subir
un sortilège de Désillusion.
Deborah : Comment les Moldus pourraient-ils se servir d'hiboux invisibles ?
Denis : Grâce à
des machines appelées "ordinarteur". Leur existence nous est toujours
mystérieuse mais nous pensons que, lorsque les Moldus écrivent sur ce
qu'ils appellent un "gravier", l'ordinarteur traduit le langage humain
en langage hibou. Il émet alors des sons significatifs que le hibou
comprend, mémorise et va transmettre à un autre ordinarteur, qui fait le
processus inverse de traduction.
Deborah : Les
Moldus sont décidément fascinants ! Mais pourquoi ne pas utiliser les
hiboux, tout simplement, de la même manière que la nôtre ?
Denis : Les Moldus
auraient décidé de se cacher de nous. Nous avons en effet recueilli des
propos qui tendent à montrer qu'ils ont peur que nous leur volions ce
qu'ils appellent leur tecknologi. Notre informateur le plus compétent
nous informe notamment que le peuple moldu des Apple, basé aux
États-Unis, soupçonne nos amis sorciers Samsung. Partout dans le monde,
des soupçons de surveillance naissent ainsi des moldus vers les
sorciers, soupçons inspirés par notre volonté de ne pas entrer en
contact avec eux.
Deborah : Merci
beaucoup pour ces confidences qui, à n'en pas douter, raviront les
amoureux des Moldus. Pour ma part, je me contenterai de vous dire adieu.
Article rédigé par Deborah et illustré par Wilde.