(© dCTb)

Être fantôme, c'est quand même pas très gai. Tu ne peux plus rien ressentir, tu ne sens plus le goût de la nourriture, tu t'ennuies à longueur de journée et de nuit car le sommeil est plus qu'optionnel... Après, il faut avouer que traverser les gens et les murs, ça doit être assez satisfaisant. Mais cet aspect de l'existence des fantômes est sûrement la plus amusante et la plus triste à la fois : tu ne peux plus rien toucher. Rien à quoi te raccrocher. Ça doit donner une sacrée impression de vide, au quotidien, quand tu ne fais que voleter, tout le temps... Comme si ça ne suffisait pas, tous les élèves t'évitent car ta forme fantomatique est glaciale. Joie.

C'est donc légitime qu'ils cherchent un moyen de s'occuper dans leur triste "vie" sans destin, non ? Oui, bien sûr. Rien ne le leur interdit. Par contre, ce qui reste interdit, c'est de transgresser la loi. Les fantômes doivent se plier à la loi des sorciers, c'est tout. Et selon ma définition, séquestrer et interroger des gens de force en les privant de leur baguette n'est pas vraiment une belle démonstration de respect de la loi. Vous voyez où je veux en venir ?

Il se trouve que depuis quelques semaines, des choses étranges se trament au château... Mais posons le contexte. Le fantôme de Vitali Tea, surnommé le fantôme à la Théière, est paranoïaque (euphémisme). Elle est revenue sur Terre sous forme de fantôme dans l'unique but de retrouver son meurtrier et a donc décidé de capturer différentes personnes qui lui paraissaient suspectes pour les interroger, enfermées dans une salle au fin fond des cachots. Parce que c'est bien connu, quand on veut retrouver un meurtrier, la meilleure façon de le faire est de s'en occuper soi-même en jouant au psychopathe.

Voilà pour le contexte de base. Mais concrètement, c'est quoi ? Des tas de règles compliquées et incompréhensibles. Un RPG d'intrigue ? C'est légèrement plus compliqué que ça. Le but est, bien évidemment, de s'enfuir de la salle où on est retenu. Chaque participant a un minimum de fuite, qui réduit s'il réussit les interrogatoires. Et pour réussir les interrogatoires, que faut-il faire ? Mettre en avant une particularité dans son rôle, être original et, surtout, croiser très fort les doigts. Oui, car tout réside dans un dé. Et il se trouve que pour savoir si on a réussi ce fameux interrogatoire, Vitali additionne le résultat du dé, nos points gagnés grâce à notre originalité, notre particularité et nos bonus... Pour réussir, le résultat doit dépasser un certain nombre de points en fonction du fantôme qui nous interroge.

Vous n'avez rien compris ? Normal. Mais attention... C'est pas fini ! Parce que ce n'est pas que Vitali qui interroge, non, ce serait trop facile. Il y a aussi le Baron-Sanglant... Mais ce n'est jamais assez ! Un autre fantôme pose aussi des questions depuis peu : Pieds-Nus, qui n'est autre que notre regrettée (ou pas) Natacha Tchaïviev. Deux PNJs et une organisatrice, c'est déjà pas mal, non ? Oui, je trouve aussi. Mais apparemment, ça ne suffisait pas, car un autre a pointé le bout de son nez : le meurtrier. Celui que le fantôme de Vitali cherche désespérément et qui, comme par hasard, n'intéresse pas plus que ça les interrogateurs. On ne sait pas encore à quoi il va servir concrètement, mais nul doute qu'il ajoutera de la complexité au RPG, sinon ce n'est pas intéressant.

Au final, je râle, mais ce RPG est vraiment génial. Une fois qu'on est dedans, les règles ne sont pas si compliquées (enfin, faut un temps d'adaptation, quand même) et les interrogatoires sont vraiment intéressants... Tout comme le RPG, qui est en continuel mouvement grâce aux arrivées de nouveaux PNJs. On dit merci Vitali pour ce RPG magnifique !