Pensées insensées.
Par Stan Wright le 1 janv. 2013, - Edition n°87 - Lien permanent
Ou comment tenter désespérément de remporter l'Award de l'article le plus nul qui soit, en présentant une succession d'éléments qu'on ne veut surtout pas voir dans un journal, mais encore faut-il que les lecteurs aient le courage, la patience et le temps nécessaire pour lire ces logorrhées verbales aussi futiles qu'agaçantes.
Jeudi 20 décembre 2012 - 20h46.
Le soleil s'est déjà couché lorsque ces lignes le sont également au fur et à
mesure sur ma grande feuille blanche. Les croyances populaires veulent qu'il ne
me reste plus que quelques heures à vivre, mais je reste là, assis, impassible
devant tant d'absurdité. Je ferme les yeux, cherchant sans y croire l'idée
fulgurante d'où jaillirait l'un de ces articles improbables, dont la finesse du
style ferait frémir les zygomatiques des lecteurs les moins exigeants. Mais mon
esprit divague...
Une phrase sans virgule fait soudainement son apparition de manière aussi
grossière qu'impromptu pour tenter de rendre mon article inintéressant au
possible et particulièrement mauvais ou plutôt ce qu'on pourrait commencer à
appeler ici de la moisissure décomposée de pourriture crasseuse de défécation
périmée d'article mais surtout pour constater à quel point les lecteurs sont
prêts à tout pour ne plus s'ennuyer et jusqu'à quel moment leur souffle leur
permet de tenir le rythme incessant des mots empilés les uns les autres avec pour
mission de comprendre la phrase en se souvenant du début.
J'ouvre à nouveau les yeux, perturbé par ces pensées intérieures couchées
approximativement sur ma feuille sans que je m'en aperçoive. Et si c'était ça
la bonne idée ?
Vendredi 21 décembre - 17h33.
Quelques nuages gris surplombent le ciel, mais aucun autre signe apparent de
fin du monde. Je retourne donc m'asseoir, avec ma plume et ma feuille déjà bien
entamée. A nouveau, je ferme les yeux pour tenter de renouveler l'expérience...
Mon esprit tente de se transporter vers le monde de l'inspiration et mon
inspiration vient alors petit à petit. Je tente d'écrire ce qui me vient à
l'esprit et je tente de continuer cet article malgré le peu d'inspiration qu'il
me reste. Mais quoi qu'il arrive, je ne veux pas que l'article soit bâclé et
que le manque d'inspiration prenne le pas sur la qualité de l'article. Écrire
est une merveille qu'il ne faut bâcler. Surtout dans un article, lu par de
nombreux lecteurs. Loin de moi l'idée de décevoir les lecteurs, il me faut donc
écrire un article qui ne soit pas bâclé. Sans répétitions par exemple. Mais avoir un dictionnaire des synonymes à portée de main n'est pas donné à tout le monde. Les synonymes sont une invention incroyable, mais peu de monde s'en rend compte comme il devrait s'en rendre compte.
Sortant de mes pensées, je pense avoir ce qu'il me faut pour aujourd'hui. Je
range mes affaires, jette un coup d'œil à la fenêtre pour constater que tout
est calme et me dirige vers la Grande Salle, avec l'intention de revenir le
lendemain plus inspiré que jamais.
Samedi 22 décembre - 21h11.
Arrivé dans la Salle de rédaction, j'entame mon rituel habituel : Ma plume dans
une main, ma tête posée dans l'autre, je souris, en me demandant ce que mes
pensées me réservent pour aujourd'hui. Je prends goût à cette façon insensée de
faire un article.
Je ferme donc les yeux est très vite je comprend. Les mot me viennes
facilement, je me sent transporter dans le tourbillon de l'erreur humaine,
celles des fautes en tous genre, qui font parfois enragés les lecteurs comme de
vulgaires animals. Je prend mon pied en me conduisant telle un banisseur de
relecture, ne cherchant plus a supprimé la moindre bévue, mais en la causant,
enfonçant toujours un peu plus mon article dans les méandre de la médiocrité,
faisant ce que chacun aiment le moins voir dans les journals. Être rédacteur demandent beaucoup d'exigeances de se côté là, alors la liberté des chois orthographique n'est jamais aquise. Mes pensés se
bouscules, les faute se font de plus en plus insistante, les mots sans chêne de
façon incorectes, et la liberté que je prend de ne pas me corrigé me procure un
plaisir incommensurable. Bref, mon article et pourrie.
Fier de mon petit plaisir quotidien, je prends un mouchoir en papier pour
essuyer les tâches. Il est vrai que lorsque nos pensées sont stimulantes, ce que
l'on a entre les mains peut déraper. Ainsi, il n'est pas rare de retrouver des
tâches d'encre sur sa feuille.
Dimanche 23 décembre - 14h08.
Jour de repos.
Lundi 24 décembre - 22h31.
Entre deux plats peu équilibrés, je tente de continuer mon article.
Malheureusement, les huîtres remontent un peu trop. La vue de ma feuille ne me
donne pas goût à l'écriture ce soir. Je crois qu'être le collègue de Wilde ne
me réussit pas très bien.
Mardi 25 décembre - 15h17.
Parce que l'inspiration n'est pas un cadeau, j'ai décidé de ne pas continuer
mon article aujourd'hui.
Mercredi 26 décembre - 20h09.
Fini la rigolade, il est temps de penser à se remettre au travail. Mais ne
sachant plus où j'en suis, je dois me rappeler du rituel. Première étape ? Hum,
sortir ma plume et mon début d'article peut-être. La deuxième ? Ce n'est
peut-être pas très pratique d'écrire au milieu du Stade de Quidditch, je ferais
mieux de rejoindre la salle de rédaction. Ensuite ? Ah oui, je m'assois, et je
ferme les yeux, me laissant guider par des tas d'idées farfelues.
Saviez-vous qu'il est tôt avec des pommes ? Et que les pingouins mangent sous
le le dimanche sans chemise ? Sans oublier que table peut craquer dans la fraise
! La vie est ainsi faite, les phrases n'ont parfois pas de de sens ou alors il
manque mots et d'autres sont en en double. C'est ce que mon esprit de me faire
comprendre, à travers cette susuccession de propos incohérents. Que pensez-vous
des chaussures qui vont chanter dans dans la avec leurs enfants ? Terrible vie
qu'est leur. Comment pouvez-vous avec ça ? Sans aucun doute, courbet-vous.
Surtout avec les les olives noires qui poussent tout temps. A croire que bougies sont un un peu catastrophiques les genoux. C'est à n'y
comprendre !
Pensant que tout cela suffit pour aujourd'hui, je reprends mes esprits,
espérant que mes pensées du soir n'auront pas d'influence dans mes paroles à
venir. Car à vrai dire, elles m'ont beaucoup surpris.
Jeudi 27 décembre - 16h59.
Après être passé à la bibliothèque pour lire un bouquin sur le progrès et
l'influence de la sidérurgie sur les esquimaux âgés de 15 à 23 ans au Groenland
entre 1964 et 1971, la salle de rédaction m'attendait bien évidemment pour ma
séance quotidienne. Sans plus attendre, je procédais à mon rituel et entrepris
le voyage à travers mes pensées.
Aaaah, quel plus grand mystère dans la vie de l'homme que celui de la
Sidérurgie au Groenland à la fin des années 60 ? Je vous le demande tiens ! Il
est fascinant de savoir qu'à cette époque, les esquimaux n'avaient pas froid
aux yeux ! Non pas qu'ils se protégeaient des vents glacés avec des lunettes,
mais ils avaient l'intention de construire des usines sidérurgies. Étonnant non
? Comme on disait là-bas, « il fallait le fer, on n'en a jamais acier » ou
encore « construire des rails, ce serait notre train-train quotidien » ! Ah,
quel sujet intéressant que celui de la sidérurgie groenlandaise. Mais il ne
faut pas oublier aussi les poissons d'eau douce au Liechtenstein, la baisse du
prix des jouets en Uruguay depuis 1975, ou encore celui qui intéresse tout le
monde : comment différencier un papillon pakistanais avec un mulet angolais,
sans utiliser de loupe et en claquant des doigts toutes les 42 secondes ? Tant
de sujets qui intéresseraient les plus fervents lecteurs de cette Gazette.
C'est à contrecœur que je sors de mes pensées, finissant la partie
d'aujourd'hui et me préparant déjà pour la suite...
Vendredi 28 décembre - 14h44.
Au vu de la date, je me dis qu'il est temps de finir l'article, mon protocole
quotidien serait alors certainement le dernier.. Avant de me lancer dans une
tristesse nostalgique des premiers jours, je prends ma plume et entame ce que
je fais habituellement à ce moment là.
Le voyage à travers mes pensées est lent. Je ne sais d'abord pas où mon esprit veut m'emmener. Mais finalement je comprends. Je vois des couleurs un peu partout, des mots sont soulignés n'importe comment, d'autres sont mis en valeur, on ne sait trop pourquoi. Quand les uns ne sont pas penchés, ils ont l'air de s'être engraissés durant les fêtes de fin d'année, et les autres font un complexe d'infériorité. Le déferlement de mots qui me hante me provoquerait presque une crise d'épilepsie, les couleurs vont et viennent, sombres, immondes, affreuses, brillantes ou simples. Pour peu que je sois moldu, on aurait pu croire que je voyageais dans un clip d'Étienne de Crecy. Quoiqu'il en soit, l'excursion est épuisante, je ferais mieux de reprendre mes esprits.
C'est donc avec les mains moites et tremblantes que je termine maladroitement
d'écrire ces quelques lignes. Mes pensées me jouent parfois des tours, elles
étaient cette fois-ci hautes en couleur ! Je ne peux pas finir mon article dans
ces conditions, je me lèverai donc très tôt demain pour l'achever dès mon
réveil.
Samedi 29 décembre - 17h02.
C'est avec tristesse que je m'empare aujourd'hui de ma plume. Non pas que
l'idée de travailler me mine le moral, mais celle de terminer mon expérience
qui a débuté 9 jours auparavant en revanche, oui. Cette fois c'est sûr,
l'exploration chaotique de mon esprit prendra fin aujourd'hui, dans une ultime
tentative de découverte de ce qui peut rendre un article médiocre (euphémisme).
Je me laisse donc emporter, en pensant que c'est la dernière fois que je ferme
les yeux ainsi. :/ Je vois quelques larmes par-ci, des mines tristes par-là. :’( Mais
pas question de tomber dans le mélodramatique, il me faut surmonter mon chagrin
! ^^ Certains sourires m'encouragent. =) D'autres me réconfortent. (: Quoiqu'il
en soit, j'ai comme l'impression que je touche le fond en matière de facteurs
qui peuvent immédiatement gâcher un article. °-° Et quand je dis facteurs,
celui d'aujourd'hui n'a rien à voir avec les lettres ! o/ On aura beau dire,
les smileys sont souvent utiles, mais en trouver dans un journal est souvent
blasant. T_T Un peu de sérieux pardi ! èé
Et c'est ainsi que tout se termina. L'expérience fut satisfaisante, mais je
pense que j'avais encore tant de choses à découvrir. Mais de toute façon,
j'imagine avoir perdu 95% de mes lecteurs depuis un bon moment !
Je continue tout de même d'écrire quelques lignes, histoire de décourager les lecteurs à la vue de la longueur de l'article. Si je dois en faire un sans intérêt, autant le faire jusqu'au bout ! Mais parler de choses inutiles est un art pour lequel mon talent est intermittent. Je crois donc que je vais m'arrêter là, en espérant que les pédouziens penseront avoir lu l'article le plus nul de la Gazette.
et illustré (avec beaucoup de talent) par Wilde. ~
Commentaires
Pfiou je l'ai lu jusqu'au bout \o/ ... Comment ça je n'ai pas droit à une récompense pour cet exploit ? ... Tiens, j'ai des idées pour deux paragraphes supplémentaires : les styles d'écriture qui ne se lisent absolument pas, et le langage de Troll :-°