[Mot de la Direction]Celui-dont-on-doit-se-rappeler-le-nom
Par Casmir Elystote le 1 juin 2011, - Edition n°68 - Lien permanent
La terreur qu'avait installée celui dont on peut dorénavant prononcer le nom n'avait pu prospérer que grâce à la division du monde de la magie. Les querelles, les doutes et les dissensions ont davantage ouvert les portes du Ministère aux mangemorts que les Avada Kedavra. Ne pas perdre de vue notre appartenance à une même communauté et les objectifs communs qui sont les nôtres, et qui seront toujours plus importants que les querelles d'ego et les divergences de vue secondaires est le premier enseignement à méditer à cette occasion.
Voldemort a vécu rongé par la haine de ce qu'il voyait comme ses
défauts. Sang-mêlé, il a fini par abhorrer ses racines moldues qui le
souillaient. Mené à l'orphelinat par la mort précoce de sa mère, il
n'aura de cesse de dépasser sa condition de mortel, comme une sorte de
revanche. Il a fait de l'amour la faiblesse ultime, se condamnant à ne
jamais pouvoir comprendre celui-ci, ce qui provoqua sa perte.
La tentation de rejeter les défauts et les faiblesses, chez soi comme
chez les autres est grande, mais c'est un chemin dangereux qui ne mène à
rien de bon. Une chaîne sera peut-être rendue plus solide par
l'exclusion de ses maillons faibles, mais elle perdra d'autant en
longueur, et l'on ne fait que troquer des points de rupture connus
contre d'autres, inconnus. L'imperfection est le moteur du monde des
sorciers, et sans doute du monde en général. S'il était sans défaut,
lisse et parfait, rien ne changerait, et l'avenir se composerait d'une
trame unie, uniforme et terrifiante.
C'est pour cette raison que paradoxalement, il faut rendre hommage d'une
certaine manière à Lord Voldemort. Mieux que personne, il représente
jusqu'où peut mener la négation de la faiblesse. Cette période doit nous
rester présente dans nos esprits, non pas comme repoussoir, mais pour
mieux prendre conscience des défauts inévitablement présents dans nos
caractères, dans nos coeurs et nos esprits. Qu'on ne s'y trompe pas,
reconnaître leur inéluctabilité ne doit pas conduire à tout excuser,
mais juste à nous rappeler à plus d'humilité, envers nous-mêmes et
surtout envers les autres.
L'une des oeuvres d'art moldue les plus célèbres est celle de la Vénus
de Milo. Oeuvre deux fois millénaires retrouvée sans bras, elle est bien
plus admirée que des milliers d'autres statues pourtant entières et
intactes. Symbole de beauté, elle est devenue malgré elle un symbole de
fragilité et donc d'humanité.
Plus proche de nous, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur
l'opportunité d'avoir une maison telle que celle de Serpentard au sein
d'une école de magie. Après tout, n'est-ce pas l'ambition et
l'individualisme qui ont conduit aux pires exactions jamais commises par
des sorciers ? La grande majorité des mangemorts ne venait-elle pas de
ce quart honni de Poudlard ?
Un tel raisonnement est dangereux. Cela vous surprendra sans doute, mais
Serpentard est en réalité plus essentielle qu'aucune autre maison à
Poudlard. S'il est juste de valoriser le courage, le travail,
l'intelligence ou la fidélité, il est essentiel de reconnaître et
d'accepter des caractéristiques moins reluisantes, mais tout aussi
humaines.
Harry Potter et Albus Dumbledore doivent être honorés pour avoir
triomphé de Voldemort, mais l'on apprend sans doute plus de leurs
erreurs que de leur exemple. Si le Survivant avait jamais adressé autre
chose que des invectives ou des insultes à des Serpentard certes loin
d'être parfaits, peut-être aurait-il trouvé davantage d'entre eux à ses
côtés lors de la bataille de Poudlard. Si Albus n'avait pas saisi chaque
opportunité possible pour humilier la maison verte et argent et ses
représentants, leur retirant notamment une Coupe des Maisons à la
dernière minute, peut-être certains d'entre eux auraient davantage
hésité avant de s'infliger la Marque sur l'avant-bras.
Par Crok Mitaine
Commentaires
Voldemort est has been.
Vous semblez oublier deux choses primordiales :
1) "La bonn'Poufsouffle prenait ceux qui restaient", sous-entendu les looseurs.
2) Albus Dumbledore était une drake queen.
J'ai écrit un livre sur le sujet, je pense être mieux informée que vous : malgré ses innombrables défauts, Albus Percetruc, je me souviens jamais, était un homme.
"Vie et Mensonge d'Albus Dumbledore" est un titre aussi mensongé que ce que renferme le livre qu'il illustre. Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore était plus qu'un homme. : )
En revenant à ce très détesté Tom Jedusor, il faut s'en souvenir, c'est sûr. Mais de là à lui vouer un culte...
J'aimerais bien savoir à quel moment je propose de vouer un culte à Lord Voldemort. Tu as dû sauter quelques lignes en lisant.
Et Albus Dumbledore n'était pas exempt de reproches. Tout ce que Rita raconte dans son livre est loin d'être faux. Il faut se souvenir de l'homme bon qu'il était mais aussi du leader machiavélique et calculateur.